Une page de l'histoire nord-irlandaise se tourne ce mardi: l'armée britannique met officiellement un terme à l'opération militaire Banner, créée en 1969 dans la foulée des violences qui opposaient républicains et unionistes.
Environ 300 000 soldats britanniques auront participé à cette mission de soutien à la défunte Royal Ulster Constabulary, le corps de police alors composé exclusivement de protestants et honni par les catholiques. 763 militaires y auront laissé leur vie.
L'opération Banner aura notamment été marquée par le triste épisode du Bloody Sunday, où 14 manifestants pour les droits civiques des catholiques ont été tués en 1972. L'affaire avait galvanisé l'Armée Républicaine Irlandaise (IRA), qui a alors accru ses attaques contre l'armée.
Quelque 5000 militaires britanniques resteront dans des casernes en Irlande du Nord, mais à compter de minuit heure locale, ils pourront être déployés partout dans le monde, comme n'importe quel autre régiment.
Aussi symbolique soit-elle, cette annonce ne sera soulignée d'aucune façon particulière par les Nord-Irlandais. Le nombre de soldats avait déjà été ramené à 5000 il y a deux ans.
La fin de cette mission, la plus longue de l'histoire de l'armée britannique, survient deux mois après la formation d'un gouvernement semi-autonome composé de républicains et d'unionistes sous la direction du protestant Paisley et de Martin MacGuinness du Sinn Fein.