Le collectif Ai'ta ! pour la défense et la promotion de la langue bretonne dans la vie publique tient à réagir suite au communiqué des élus du centre Bretagne concernant le « taggage » des panneaux de Gwerledan. Si la méthode utilisée par Stourm Ar Brezhoneg n'est pas la nôtre, nous ne pouvons pas laisser passer les propos de ces élus sans réponse. A l'heure où se joue l'avenir de notre langue, prendre celle-ci en compte n'est pas en option. Comme nous l'avions demandé dans un courrier adressé aux Communautés de communes du Kreiz Breizh, de Pontivy et de Loudéac et au Conseil général des Côtes d'Armor en début d'année, le breton doit être présent, à parité avec les autres langues, dans l'ensemble des signalétiques et des documents élaborés. C'est là le minimum requis afin de respecter la langue bretonne et de permettre à ses locuteurs de l'utiliser au quotidien.
Par ailleurs, les maires des communes de Caurel, Laniscat, Mur, Perret, Saint Aignan, Sainte Brigitte et Saint Gelven s'autoproclament « défenseurs de la culture bretonne » mais leur action en faveur de la langue pour ainsi dire est nulle : aucune filière d'enseignement du breton n'est présente sur leur territoire, et aucun d'entre eux n'a signé la charte « Ya d'ar brezhoneg » afin de valoriser la langue dans la sphère publique. Si les choses n'évoluent pas rapidement, la langue bretonne sera bientôt définitivement morte et enterrée en centre Bretagne. Est-ce là l'image positive qu'ils comptent donner du Kreiz Breizh et de sa culture ?
Enfin, les propos tenus par Gwenola de Araujo, responsable de l'office de tourisme de Pontivy, sont irrecevables. La valorisation de la langue bretonne n'a pas pour vocation de plaire ou de déplaire aux touristes. Elle fait partie de notre culture et de l'histoire de notre pays, et doit donc être respectée intégralement. Le collectif Ai'ta ! déplore à ce sujet que les professionnels du tourisme en centre Bretagne continuent à ne pas prendre réellement le breton en compte dans l'ensemble de leurs activités (dépliants, communication, formation professionnelle...). A titre d'exemple, le dispositif pour visiter le lac de Gwerledan en breton a été réduit au strict minimum (deux visites sur l'ensemble de la période, pour lesquelles le guide ne sera pas même rémunéré). L'avenir de la langue bretonne passe également par un traitement équitable et une professionnalisation de ses acteurs. Près de quarante ans après les débuts de l'enseignement du breton à l'école, le potentiel humain existe en Bretagne, ne manque que la volonté de le valoriser !