L'enseignement du breton progresse chaque année et il pourrait progresser plus fortement s'il bénéficiait d'une gestion efficace de la part des institutions d'enseignement.
L'Éducation Nationale vient d'annoncer à la rentrée scolaire prochaine la fermeture d'options et d'initiation au breton ainsi que d'une filière bilingue. L'absence d'information et les horaires dissuasifs expliquent souvent la faiblesse de certains effectifs.
En ce qui concerne les filières bilingues il est logique que, dans un premier temps, les effectifs soient faibles en fin des études secondaires lorsque les élèves ne proviennent que d'une seule école primaire.
La politique de gestion par pôles du rectorat serait compréhensible s'il ne s'opposait pas à la création de nouvelles écoles à proximité d'une ou plusieurs autres qui auraient renforcé un pôle. Les refus récents d'ouvrir à Ploeren, Guichen après ceux, plus anciens, de Lorient (deuxième site), Ploufragan sous prétexte de trop grande proximité avec un autre site montrent que le rectorat gère de manière restrictive l'enseignement bilingue.
L'enseignement catholique freine la progression de l'enseignement bilingue depuis plusieurs années et pour la première fois depuis 18 ans il n'y a pas d'ouverture d'un nouveau site programmé pour la rentrée de 2008. L'insuffisance d'enseignants invoquée pour justifier cette situation est la marque d'une grande désinvolture qui prive de nombreuses familles de l'enseignement du breton.
Diwan est depuis 30 ans dans l'obligation de financer les locaux de ses écoles et de rémunérer ses enseignants pendant les cinq premières années qui suivent l'ouverture d'un nouveau site. Ces lourdes charges freinent considérablement son développement alors que l'État est déchargé de dépenses qu'il assumerait si les élèves étaient scolarisés dans l'enseignement monolingue.
Alors qu'une politique dynamique d'offre d?enseignement devrait être mise en œuvre l'Éducation Nationale et l'Enseignement catholique sapent le travail considérable réalisé par les parents d'élèves pour que leurs enfants accèdent à la connaissance de la langue bretonne.
Le Conseil Culturel de Bretagne constate une fois de plus que les institutions d'enseignement ne remplissent pas leur mission à l'égard de la langue bretonne et qu'elles restent en contradiction avec les objectifs du Conseil Régional.
La même constatation est faite pour le gallo.
Alan Le Gal
Vice président
Chargé de l'enseignement