Le CREDIB – Centre de Recherche et Diffusion de l'Identité Bretonne - salue l'avancée actée au dernier conseil municipal par l'ensemble des élus avec la signature de la charte «Ya d'ar brezhoneg» / «Oui à la langue bretonne» niveau 1 visant à faire la promotion du breton dans la vie publique qui est déjà matérialisée par la mise en place de panneaux d'entrée de ville français/breton. Le CREDIB, qui travaille depuis 15 ans à la mise en valeur de l'identité bretonne de Sant-Nazer (3 colloques, expositions, conférences, hommage breton aux commandos de l'Opération Chariot, publications, échanges avec les pays celtiques,...) regrette néanmoins ne pas avoir été consulté par la commission Identité bretonne de la majorité municipale, pour son expertise et ses propositions. Cet engagement doit être aussi l'occasion de la mise en valeur de la richesse de la toponymie bretonne nazairienne (près de 40% des noms de lieux de la communes) à commencer par la retour du nom de quartier Trelan (entre Sautron et le Grand Marais où se trouve le collège Manon Roland), supprimé d'autorité en 1984.
Avec cette avancée vers la reconnaissance de l'identité bretonne de la quatrième ville de Bretagne, la Ville renoue avec une très longue tradition municipale d'affirmation de la bretonnité de Sant-Nazer. Les deux grands maires socialistes qui ont dirigé la cité entre 1925 et 1983, François Blancho et son successeur Etienne Caux ont manifesté à de nombreuses reprises leur attachement à la place de Sant-Nazer en Bretagne. Du soutien très actif dans les années 1920-30 au mouvement artistique d'avant-garde Ar Seiz Breur du Nazairien René-Yves Creston à l'installation en 1977 du Gwenn ha Du sur le fronton de l'Hôtel de Ville à égalité du drapeau français (une des premières grandes villes de Bretagne à le faire à l'époque).
Nous regrettons néanmoins le blocage actuel du premier magistrat de notre ville sur le Gwenn ha Du avec un clair refus de le réinstaller sur la mairie comme jusqu'en 1983. La mairie n'est-elle pas pourtant la maison de tous les Nazairiens ? D'autant que de nombreuses mairies de Loire-Atlantique font flotter les couleurs bretonnes depuis des années. Nous espérons que la prise en compte de cette demande largement partagée chez les Nazairiens l'emportera dans un futur très proche et participera à l'apaisement, après 32 ans de marginalisation institutionnelle de notre identité collective. Comment John Kerry, grand amateur de cyclisme et surtout haut représentant du gouvernement des États-Unis d'Amérique, peut-il afficher fièrement un maillot avec le Gwenn ha Du alors que la ville bretonne qui fut choisie en 1917 comme tête de pont de l'engagement américain peut encore refuser en 2015 cette reconnaissance institutionnelle ?