Mesdames, Messieurs Les Sénateurs de Bretagne,
Mesdames, Messieurs les Députés de Bretagne,
Pour la première fois, un débat va être organisé par le Gouvernement le 7 mai, à l'Assemblée Nationale, sur la question des langues régionales.
Il constitue certainement une étape importante dans le processus qui peut permettre à la France de mettre en application ce qu'elle a préconisé en ratifiant la convention internationale sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles, ou, récemment, la Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne.
Vous savez à quel point la population bretonne est sensible à la nécessité d'assurer un avenir à cet aspect essentiel de son patrimoine et de son identité. Les sondages sont à ce sujet d'une évidence et d'une constance remarquables et même progressent encore au point d'atteindre une quasi-unanimité.
Les Assemblées élues de Bretagne se sont elles aussi positionnées clairement en faveur d?une adaptation de la législation afin qu'une reconnaissance réelle et pratique soit accordée aux langues régionales, telle cette résolution votée à l'unanimité par l'Assemblée Régionale, en 2004.
Vous savez également l?urgence qu'il y a à intervenir pour assurer un avenir à nos langues autochtones vu le grave danger de disparition qu'elles courent faute d'avoir été prises en compte normalement tant dans l'enseignement que dans les médias ou dans la vie publique. C'est pourquoi nous vous demandons de bien vouloir prendre une part active dans ce débat qui sera sans doute décisif quant à leur disparition ou à leur vie à venir.
Nous vous joignons ici copie d'une lettre adressée au Président de la République, sur ce sujet. Nous vous joignons également un document rappelant les engagements de la France sur les principaux textes européens et internationaux sur cette question. Est-il imaginable que la France, qui se veut être un modèle en matière de respect des Droits de l'Homme, puisse encore longtemps camper en dehors du droit international et être régulièrement l'objet de reproches sur cette question de la part de l'Unesco, de l'ONU ou de la Communauté européenne ?
La population bretonne souhaite pouvoir vivre de manière sereine et positive les éléments constituant son identité. Ils représentent autant de vecteurs de créativité, d?expression originale, de lien social et même de contribution à l?économie de notre région.
Nous vous remercions, par votre engagement dans cette action, de créer les conditions nécessaires pour assurer aux citoyens bretons le plus élémentaire des droits : celui de vivre sa langue et sa culture.
Veuillez agréer Madame, Monsieur, l'expression de nos salutations distinguées.
Patrick MALRIEU
Président du Conseil Culturel de Bretagne