Nous avons examiné de près le document du pacte que l'on nous annonçait comme la solution au problème breton. Hélas, nous sommes forcés de constater que ce document relève plutôt de la cuisine administrative et budgétaire que d'un vrai plan de développement.
Pour constituer ce document, on a dû faire les fonds de placard de la cuisine budgétaire. Mais de nombreuses questions demeurent :
• On nous promet du FEADER à hauteur de 368 millions d'euros. Mais qu'est-ce que cette somme a d'exceptionnel quand on sait que l'Auvergne bénéficiera de plus d'un milliard d'euros et Midi-Pyrénées de 1.3 milliard d'euros ?
• On nous annonce 420 millions d'euros en provenance de la Banque Publique d'Investissement. Mais ne s'agit-il pas de prêts que BPI propose également dans les autres régions de France ?
• Pourquoi le Gouvernement n'annonce-t-il qu'une participation de 250 millions d'euros au futur Contrat de Plan Etat-Région alors que cette participation était de 593 millions d'euros lors du contrat précédent ?
L'exemple type de cette ambiguïté est la présentation des 15 millions d'euros destinés à la RN 164 en 2014 comme faisant partie du plan d'urgence alors que ces crédits sont déjà prévus et engagés. Les travaux sont en cours à Loudéac et à Saint-Méen. Il suffit d'aller voir sur place pour le constater.
On veut faire croire aux Bretons qu'il y a de l'argent pour eux. On veut également discréditer la Bretagne à l'égard des autres régions en faisant croire qu'elle est favorisée. Or, dans ce pacte, il n'y a rien de nouveau.
Le Gouvernement oublie par ailleurs le point crucial qu'est la suppression de l'écotaxe.
Nous croyons que le Président de la République est lui-même conscient de la faiblesse de ce pacte. Nous en voulons pour preuve la visite qu'il a faite en catimini aux seuls parlementaires socialistes bretons au Ministère de la défense à Paris pour s'expliquer sur ce pacte. Voilà six semaines que la crise s'est déclenchée, six semaines que les Bretons souhaitent entendre la parole présidentielle comme ils l'entendirent jadis, sur la place de la Résistance, à Quimper, dans la bouche du général de Gaulle.
Depuis le début de la crise bretonne, le Président de la République est resté étonnamment passif. Quelle est la première initiative de François Hollande ? Il se barricade avec sa garde rapprochée des députés socialistes dans le bunker du Ministère de la Défense. Tout cela s'apparente à de la cuisine parisienne entre amis. Les Bretons sont bien loin de leurs préoccupations.
Marc Le Fur, Député des Côtes d'Armor
Alain Cadec, Député au Parlement Européen
Dominique de Legge, Sénateur d'Ille et Vilaine
Agnès Le Brun, Députée au Parlement européen
Isabelle Le Callennec, Députée d'Ille et Vilaine
Philippe Le Ray, Député du Morbihan
Philippe Paul, Sénateur du Finistère