Alors que la crise agricole était connue et prévisible, le gouvernement français a attendu le dernier moment et la mobilisation générale des agriculteurs pour réagir. Que de temps perdu ! Le président de la république a sorti de son chapeau la solution miracle: utiliser un logo produit français. Bravo ! Le Parti Breton rappelle toutefois que l'outil " Produit en Bretagne " existe déjà. Il suffit de le généraliser à l'ensemble des produits bretons de qualité. Mais s'appuyer uniquement sur le consommateur ne suffit pas.
La définition d'un prix juste se trouve dans la recherche d'accords entre les producteurs, les industries agroalimentaires et la grande distribution. Jusqu'en 2008, la discussion des prix de rémunération et de vente était encore possible. Depuis cette date, au nom de la libre concurrence européenne, cet outil de régularisation a été cassé. Or, s'il y a un domaine où l'ultralibéralisme économique est destructeur, c'est bien celui de l'agriculture. Discuter des dettes des éleveurs, repousser le paiement des charges à plus tard, apporter un soutien ponctuel à la trésorerie sont des annonces qui cachent le manque de volonté politique. Les éleveurs bretons paient également la politique internationale des gouvernements français de droite et de gauche. La fin des quotas laitiers, l'embargo russe qui permet à la viande porcine de se déverser en Bretagne, entres autres, sont des éléments politiques de la crise agricole. Les solutions ne peuvent être que politiques et européennes.
Nous devons revenir à la régularisation de la production et des prix par filière et par secteur géographique donné. Les filières bretonnes doivent pouvoir s'organiser en toute liberté et autonomie. En toute transparence également. Associant producteurs, industries, grande distribution, mais aussi - de manière innovante - des représentants des consommateurs. Le Parti Breton soutient les éleveurs bretons et appellent les consommateurs bretons à les soutenir. Pour le Parti Breton, les mesures gouvernementales ne sont que ponctuelles et insuffisantes. La crise agricole nécessite plus que des mesurettes. La solution est dans une autre politique européenne, plus solidaire, plus pragmatique, et moins idéologique en termes d'ultralibéralisme économique.
Emile Granville, Porte-parole du Parti Breton - 22/07/2015.