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- Lettre ouverte -
Construire la Bretagne de demain
Les élus de la Région Bretagne sont bien silencieux depuis l’abandon du projet de l’aéroport de Notre-Dame des Landes qui, s’il avait été construit, aurait creusé encore un peu plus la fracture territoriale déjà forte entre l’Est et l’Ouest de la Bretagne.
Par Christian Troadec pour Christian Troadec le 26/01/18 9:32

Les élus de la Région Bretagne sont bien silencieux depuis l’abandon du projet de l’aéroport de Notre-Dame des Landes qui, s’il avait été construit, aurait creusé encore un peu plus la fracture territoriale déjà forte entre l’Est et l’Ouest de la Bretagne.

Il nous faut proposer et ouvrir immédiatement de nouveaux chantiers pour construire la Bretagne de demain et ne pas attendre les instructions de Paris.

Parmi ces enjeux, le dossier des transports reste fondamental pour connecter la Bretagne aux autres régions européennes. Au niveau aéroportuaire, il est urgent désormais de faire travailler ensemble les différents aéroports bretons dont les trois principaux, Nantes, Rennes et Brest, pour qu'ils proposent des offres complémentaires mettant la Bretagne en connexion avec les « hubs » aériens européens. Par ailleurs, on ne peut accepter qu'il soit plus rapide d'aller en train de Rennes à Paris que de Brest ou de Quimper à Rennes. La LGV doit arriver à la Pointe bretonne. Non à une Bretagne à deux vitesses.

Connecter la Bretagne au monde est aussi une obligation et les nouvelles technologies nous le permettent. Encore faut-il que le très haut débit internet soit mis en place maintenant et pas dans 15 ans. La France est en retard sur la plupart des pays européens en ce domaine, la Bretagne est déjà dépassée par le Pays de Galles ou les Pays baltes. La Bretagne doit se donner les moyens d'y arriver dans les cinq ans à venir.

Un domaine dans lequel la Bretagne semble avoir aussi loupé le coche, ce sont les énergies renouvelables. Alors que l’Écosse sera autonome à 100 % en énergie renouvelable dès 2020 avec à la clé la création de 200 000 emplois, en Bretagne, nous en sommes qu'à des balbutiements. La Région doit s'impliquer prioritairement et plus fortement.

Parmi les grands enjeux auxquels nous devons faire face, l’agriculture et l'agro-alimentaire, véritables poids lourds économiques de la Bretagne, doivent retrouver leur capacité à s’inventer et se développer. Il y a là un nouveau chantier à mener pour que ce secteur réponde mieux aux évolutions de la société, de la consommation, des exigences environnementales. La réflexion à mener avec tous les acteurs de la filière doit porter sur les moyens de hausser le niveau qualitatif de la production bretonne tout en sauvegardant les outils permettant de répondre à la demande la plus large ; le développement parallèle de différents types d'agriculture (circuit court, biologique et conventionnelle) est une option que la Bretagne devrait soutenir pour retrouver et conquérir de nouveaux marchés à l’export, dont l’Asie.

Le développement harmonieux de la Bretagne se fera aussi dans un contexte culturel dynamique. Nous sommes là aussi en retard par rapport à d'autres régions européennes : que ce soit dans les domaines audiovisuel, linguistique, patrimonial, dans la création, dans la présence à l'international, des initiatives fortes sont à prendre rapidement qui conforteront de surcroît, ici, les activités touristiques.

Parmi bien d'autres, ces quelques points ne pourront être mis en œuvre que si la volonté politique des Bretons s'exprime clairement à travers des outils efficaces et capables de mener des politiques ambitieuses et volontaristes. La création d'une Assemblée Unique de Bretagne fusionnant les 5 départements bretons et développant une politique propre aux intérêts de notre région et de ses habitants doit en être la clé de voûte.

Autant de défis que nous devons relever au plus vite. Nous avons déjà trop perdu de temps.

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Vos 6 commentaires
Fulup Gwegadenn Le Vendredi 26 janvier 2018 11:05
Pour la grande majorité des élus"breton"siégeant à paris,ne devant leur poste d'élu qu' à la bonne volonté du pouvoir absolutiste parisien,il n'y a rien à attendre.Pour ceux de la région Bretagne,on trouve au sommet de cette hiérarchie,des "hobereaux" locaux,employés de partis parisiens obéissant sagement aux directives(on ne sait jamais,un poste parisien,dans le futur,ne se refuse pas pour ces politiciens professionnels).Aussi longtemps qu'ils seront élus, l'état parisien pavoisera en Bretagne, ne délèguera pas la perception d'une grande partie des impôts payés par les bretons à la région(l'ile-de-france continuera à enfler accaparant la richesse des autres territoires pour son plus grand intérêt),seule possibilité pour exister,et cette région perdra son identité et son autonomie(c'est ce que souhaite le pouvoir parisien, et pas que lui malheureusement,depuis toujours).La corse est l'exemple à suivre,des élus issu de luttes régionales,qui ne doivent pas leur pouvoir à paris et qui apportent un rapport de force contre ce pouvoir parisien,seul rapport qu'il connaisse.Les bretons qui aiment se dire breton doivent le comprendre et ouvrir enfin les yeux,à moins qu'il préfèrent participer aux guerres à venir de l'état français qui ont tant fait souffrir la Bretagne par le passé.
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Lheritier Jakez Le Vendredi 26 janvier 2018 12:55
Le commentaire de Mr Troadec disant que la Bretagne aurait été fracturé entre " l'Est et l'Ouest "est une erreur et on est nous, dans le 44 dans la Bretagne Plein Sud.Le sait il?
Mr Troadec devrait citer les Pays Bretons plutôt que de tomber dans le langage français jacobin.
Nous ne sommes pas des Ouistiti,des Sudistes,des Estiens d'ou ....?
Nous sommes Nazairiens,Léonards,Rennais,Nantais,Cornouaillais,Vannetais,Trégorois,etc....
Faire de la géographie politique.
Sur le plan organisation de la Bretagne,Mr Troadec devrait venir très vite ,sur St Nazer dans le Sud Bretagne
On l'invite à venir s'informer sur les dossiers concernant l'avenir du Port de St Nazer/Nantes et réagir au silence des politiques Bretons sur l'abandon par le Gvt Philippe/Macron de notre ensemble portuaire sur la façade Atlantique.
Sait il que le port de Montoir de Bretagne est inaccessible aux porte conteneurs de 22 000 "boites"?
Il ne parle pas de la nécessité d'avoir un vrai port en eau profonde digne du 21 ème siècle en Bretagne.
Parler des liaisons ferroviaires obsolètes,vers Rennes,Bordeaux,Lyon ,etc
Parler de la nécessité d'une plate forme logistique en arrière du Port.
Et bien d'autres sujets à évoquer.
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Erwan LE GARLANTEZEC Le Vendredi 26 janvier 2018 13:05
On ne peut qu'approuver et soutenir toutes ces propositions de Christian Troadec.
Mais, si nous en sommes là aujourd'hui, c'est aussi parce-qu'il a éteint lui même les braises du mouvement des Bonnets rouges dont il fut le leader.
Toutes les conditions étaient réunies pour obtenir une réforme institutionnelle par l'Etat Jacobin.
Mais, pour des raisons que je ne développerai pas ici, le mouvement a été euthanasié par son créateur.......
Etrange destin !
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yann reuz Le Vendredi 26 janvier 2018 17:15
Qui va travailler chaque semaine à Paris? Réponse: les députés et sénateurs! C'est ce pourquoi l'on a créé toutes ces lignes LGV coûteuses et jamais rentables au détriment de l'entretien des lignes habituelles. Il y a d'autres priorités en Bretagne!
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Lucien Le Mahre Le Vendredi 26 janvier 2018 18:41
Il y a eu récemment deux belles occasions de commencer à construire politiquement la Bretagne d'aujourd'hui et de demain.
La première concernait la constitution d'une force politique et sociale régionale, large et ouverte, à partir du mouvement des Bonnets Rouges, auquel auraient pu s'agréger les petites formations bretonnes démocratiques, dans un esprit coopératif et novateur.
Après sabordage de cet épisode sulfureux, suite à cette occasion manquée, une seconde opportunité s'ouvrit, à l'occasion des élections régionales, de constituer une liste "régionaliste" à partir d'une plateforme commune des mêmes formations bretonnes intéressées, en prélude là aussi à un embryon de mouvement breton élargi et désenclavé.
Car les exemples européens qui s'ajoutent sans cesse les uns aux autres nous indiquent bien, si nous ne l'apercevions de nous-mêmes, que la seule voie à suivre pour défendre nos intérêts et nos droits, est la constitution d'une force politique autonome significative exprimant les voeux réels de la Région, face aux terminaux des partis centralisés habituels qui expriment en priorité la volonté des états-majors parisiens.
L'espoir s'écrasa vite là aussi, la barrière Gauche/Droite dressée pour l'occasion en Mur de Berlin infranchissable. Néanmoins l'argument fut vite rendu caduc puisque quelques temps plus tard, le leader de la gauche bretonne rejoignait sans crier gare, bientôt suivi de ses proches, le : "et gauche et droite" oecuménique d'En Marche, consentant sans sourciller au niveau national à la logique qu'il refusait pour la Bretagne et laissant derrière lui un certain nombre de fidèles le bec dans l'eau...
La nature ayant horreur du vide, le Conseil Régional-croupion qui fait notre bonheur, se retrouva du coup sans la moindre représentation "régionaliste" ou "bretonniste" comme on voudra (un comble pour une Bretagne qui devrait jouer en Ligue 1 en compagnie de l'Ecosse, l'Euskadi ou la Catalogne) mais comme un malheur n'arrive jamais seul, dotée en compensation d'une composante jacobine de plus, à quasi égalité avec les autres !
Nous voilà bien.
Un système a fait son temps, comme partout ailleurs la Bretagne doit s'assumer dans la seule stratégie digne et d'avenir, celle de de la responsabilisation où, à l'inverse de ses homologues, elle tarde décidément beaucoup trop à figurer.
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spered dieub Le Dimanche 28 janvier 2018 17:47
Plus près de toi seigneur !!!
Voici des doléances de responsables bretons ,elles sont symptomatiques de leur soumission au pouvoir central ,au point d'aller dans cette logique ,départementaliste de surcroit ,au point d'éviter ce citer la Bretagne .
Oui l'erreur historique a été de faire la dernière manif des bonnets rouges à Carhaix ,ce qui était une impasse ,était ce voulu comme le suggère Lucien ? C'est à Rennes,devant le conseil régional pour le contraindre à prendre ses responsabilités quitte à dépasser ses compétences en engageant une épreuve de force avec Paris .C'est de part des démarches de ce type, que des entités d'Europe de l'est ont pu s'émanciper par rapport à Moscou .Il fallait taper sur le fer tant qu'il était chaud ,maintenant on peut craindre qu'il est refroidi à jamais .En ce qui concerne les marchés export il n'y a pas que l'Asie ,bien plus proche l'Angleterre de part sa densité de population offre de fait des débouchés pour l'agro alimentaire breton et aussi une complémentarité économique ,bien que le brexit va stupidement tout gâcher .Comme quoi il faut être prudent vis à vis des référendums car l'émotion populaire prend souvent le pas sur la raison .Ce qui peut au premier abord être comme un marqueur de la démocratie de proximité peut parfois concrétiser des idées simpliste et démagogiques pour satisfaire temporairement la populace .
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