« Les loups n'hésitent pas à se couper une patte pour se libérer des dents d'un piège.
Pour participer, par solidarité, au sauvetage de leur Pays, les politiques ne sont pas prêts, eux, à accepter l'amputation d'un seul de leurs privilèges » Gérard Gautier.
Le décret n° 2012-875 du 16 juillet 2012 portant « création d'une commission de rénovation et de déontologie de la vie publique » vient d'être rendu public.
L'association Blanc c'est exprimé qui n'a cessé depuis 1989 de présenter des propositions pour la dite moralisation de la vie publique ne peut que se montrer satisfaite d'une telle décision. (voir le site)
Cela non sans émettre beaucoup de réserves…
Rappeler tout d'abord que « gouverner c'est prévoir » - et que cela doit valoir même lorsque l'on est dans l'opposition et que l'on souhaite accéder aux pouvoirs, y compris à celui « suprême » de chef de l'Etat. Ce qui induit la question de savoir pourquoi cette démarche n'a pas été entreprise, depuis longtemps, au sein même du Parti Socialiste ?
Surtout lorsque l'on sait que dés le 11 décembre 1990, « douze socialistes » «considérant la démocratie en danger» avaient lancé, dans Le Monde, un manifeste «pour un nouvel humanisme en politique.»
Ils avaient pour noms: Jean-Pierre Balligand, Jean-Michel Belorgey, Frédérique Bredin, Michel Francaix, Bertrand Galley, François Hollande, Jean-Yves Le Déaut, Jean- Yves Le Drian, Bernard Poignant, Ségolène Royal, Alain Vidalies, Jean-Pierre Worms. (voir le site)
Ensuite, le fait d'avoir placé cette Commission sous la présidence d'un haut fonctionnaire et qu'elle soit composée uniquement de personnalités appartenant à la Haute administration, n'est-il pas la preuve du mépris opposé à tous ceux qui depuis de très nombreuses années ont énoncé tout ce qu'il fallait faire pour arriver aux constats que ne vont pas manquer de faire ces brillants esprits ?
Au nombre de ces dernières personnalités de la Société civile et associations qui auraient pu être sollicitées, on peut citer entre autres : IFRAP, les conseils économiques et sociaux « régionaux, » Etienne Chouard, Jean Louis Beffat, Michel Onfray, Pierre Rabhi, Pour une Constituante, Jean Dornac, Marc Lépinay Coalition Nationale des Harkis et plus modestement l'association Blanc C'est exprimé… Cette liste n'étant pas, bien sûr, exhaustive.
Ces intervenants auraient pu, également, apporter leur contribution de manière bénévole. Ce qui est semble-t-il le cas des membres de la Commission qui sont des « grands serviteurs de l'Etat.
Il devrait donc être « normal » de faire confiance…
Mais depuis de trop nombreuses années les citoyens ne savent plus ce que ce mot veut dire concernant leurs élus. On sait, depuis Clémenceau ce que sont les Commissions.
Comment peut-on attendre d'une Commission de moralisation de la vie publique présidée par celui qui a initié le relèvement des seuils permettant de participer à un deuxième tour ? Or « Des seuils trop hauts sont de nature à entraver l'expression de nouveaux courants d'idées et d'opinions. » (Conseil constitutionnel) Ce qui est un déni de Démocratie.
Comment peut-on attendre des propositions tranchées concernant la moralisation de la vie publique alors que Marylise Le Branchu, en charge d'un autre dossier concernant la réforme mettant en cause les élus, a tenu des propos qui donnent à penser que rien ne changerait quant au nombre de ces derniers (nous n'en avons pas trop !) et aux différentes institutions de la pyramide institutionnelle.
En vie politicienne le mot d'ordre est « Touche pas à mes potes ! »
Nota : Il faut se souvenir que le 14 juillet 2011 avait été crée à l'Assemblée Nationale, sous la présidence de Jean-Philippe Maurer un Groupe Étude (en fait une...Commissions) Abstention et Vote blanc. Il n'a jamais eu d'existence réelle.
Il avait, ce n'est pas de l'humour… pour objectif de déterminer « pourquoi les Français ne votent plus »… (voir le site)