Le gouvernement français a décidé de « répartir » les migrants de Calais entre la plupart des régions de l’État français ; les quatre régions en totalité ou en grande partie occitanes sont concernées.
Une telle politique, comme bien d’autres, devrait être définie et appliquée en concertation avec les régions concernées ; le Parti de la Nation Occitane constate que le centralisme français a encore frappé, comme pour le récent découpage régional.
Si les migrants s’accumulent à Calais et aux environs, c’est bien parce qu’ils veulent passer en Grande-Bretagne ; le gouvernement français ne tient compte de ce désir qu’en les en empêchant et en les éloignant, ce qui permet de prévoir un retour massif desdits migrants à Calais.
Le Royaume Uni se décharge sur la France de la responsabilité d’empêcher les migrants de passer, alors que s’ils y arrivent il les accueille et se procure une main d’oeuvre exploitée et docile. Face à la crise des flux migratoires actuels, le Parti de la Nation Occitane demande à l’Union européenne et aux États qui en sont membres ou associés de définir et d’appliquer une politique européenne cohérente, coordonnée et solidaire.
La plupart des migrants sont des réfugiés, tous doivent être traités avec humanité et respect. L’Occitanie a une tradition ancienne de terre d’accueil, elle peut accueillir ceux qui choisiraient de s’installer chez nous, de façon provisoire ou plus durable, comme elle a toujours accueilli et souvent en nombre bien plus considérable les migrants provenant de la France qui nous colonise et de ses diverses autres colonies européennes et d’outre-mer.
Le Parti de la Nation Occitane demande aux pouvoirs publics locaux et régionaux occitans d’affirmer l’identité occitane de nos territoires et d’inviter les migrants à la partager, en leur proposant notamment une initiation à la culture occitane, voire à la langue occitane, pour aller au-delà d’une alphabétisation certes nécessaire en français et d’une présentation désincarnée de la culture « française ».
Un accueil ainsi « occitanisé » contribuerait à réussir leur intégration. Même si la charge matérielle de la « répartition » décidée par l’État sans concertation doit lui incomber, c’est aux collectivités territoriales, et en particulier aux régions, qu’incombe la responsabilité d’exiger et de réaliser une dimension occitane de cet accueil.
Beaucoup de migrants, qui fuient leur pays en proie à la guerre ou au sous-développement aigu, ne demanderaient pas mieux que de rentrer chez eux, dans des pays pacifiés et en voie de développement ; les pays développés qui se plaignent de subir cette « crise migratoire » et notamment la France ont souvent contribué à la créer ou à aggraver par des interventions militaires inconsidérées ou des rapports coloniaux.
Il est de leur responsabilité de résoudre cette crise :
- par des actions résolues pour mettre fin aux conflits qui alimentent les courants migratoires via la Libye ou à partir de la Syrie et de l’Irak ;
- par une aide au développement économique en Afrique qui profite aux populations concernées et non aux potentats locaux.