Le 22 mai 1940, des troupes françaises de la 21e DI, composées du 65e RI, du 35e Rgt. d'Artillerie Divisionnaire (RAD de Vannes), et du 48e RI (Guingamp) jusqu'alors positionnées sur la Belgique, se replient sur la région du Nord-Pas de Calais. Les ordres de l'état major sont de tenir coute que coute la partie sud de Boulogne sur Mer pour ralentir l'avance allemande. Peu avant midi, et sous les ordres du Lieutenant Colonel de Rosmorduc, plusieurs unités de la 48e DI arrivent par train à Neufchâtel-Hardelot, à quelques encablures de Boulogne sur Mer. Le matériel est désuet, car ces hommes ne disposent que de 4 canons de 75 mm, 4 de 25 mm et de 4 mitrailleuses AA (Anti-Aérienne) de 20 mm. Les armes sont positionnées sur plusieurs points stratégiques du village, ainsi que dans celui de Nesles. En début d'après-midi, la 21e Infanterie-Division allemande investit les lieux. Les combats qui vont suivre sont d'une extrême violence, les français défendant tant bien que mal leur position Après 17h00, les forces allemandes se rendent maître des lieux, laissant derrière eux plusieurs morts du côté français (Nombre imprécis à ce jour. Quelques fantassins français seront écrasés par les blindés allemands, dont le père d'André Goyat !) La 21e DI regroupait plus particulièrement le 35e Rgt. d'Artillerie Divisionnaire de Vannes et le 48e RI de Guingamp. Les hommes étaient en majeure partie originaire de la Bretagne, et ces combats ont été appelés par les historiens ″l'Héroïque Bataille″
En ce week-end de la Pentecôte, une commémoration en l'honneur des soldats tombés le 22 mai 1940 a été organisée entre les petites villes de Neufchâtel-Hardelot et de Nesles (Dpt 62) Parmi les représentants, on notait la présence d'André Goyat, natif de Camaret : « Cela fait plusieurs années que je m'intéresse à cette histoire, où de nombreux combattants bretons ont perdu la vie ce jour là. Mon père fait parti de ceux-ci. C'est en lisant un livre d'Alain Decaux sur l'Héroïque Bataille que j'ai appris les faits de ces combats de mai 40, oubliés des livres d'histoire. Petit à petit, je recherche les noms de ceux qui sont tombés ici, aussi bien les bretons, que ceux natifs d'autres régions. Et cela me tient à c½ur pour que cette infime partie de la 2nde Guerre Mondiale ne reste pas dans l'oubli. » Lors de ces commémorations, une plaque en l'honneur des soldats tombés ce 22 mai 40 a été dévoilée devant un fort nombreux public. Cette manifestation a pu se dérouler grâce à la pugnacité de Jacky Lemaitre de l'association Opale Bunker History, qui depuis des années s'initie dans ce devoir de mémoire.
Photos : Marc'H Tanner / Agence Mécan'Art (DR)