On nous annonçait une rave exemplaire, un dossier présenté en préfecture, un accord des propriétaires du terrain, une logistique bien organisée pour accueillir les 1500 raveurs prévus... On a voulu le voir pour le croire... On a rien vu!
A l'entrée de la rave, un panneau annonçait la couleur : "propriété privée, les journalistes ne sont pas autorisés." Et si cela ne suffisait pas, nous étions les seuls à être contrôlés par les organisateurs, surveillés de très près pour éviter que l'on ne s'infiltre, insultés par ceux que nous croisions... La seule photo (ci-dessus) que nous avons pu réaliser est celle de l'équipe de France 3, elle aussi refoulée à l'entrée, devant la très longue file d'attente des véhicules des raveurs. Mais qu'y avait-il de si sensible pour que notre présence rende tout le monde si nerveux ? Lorsque l'on y regarde de plus près la réponse est évidente : toutes les substances, licites ou non, qui s'échangeaient à peine 20 mètres après le contrôle de la gendarmerie.
On ne peut dans ces conditions que donner raison aux habitants de Botmeur et aux associations de protection de l'environnement, quand on constate le manque de clarté des organiseurs et le secret qui entourent ce rassemblement.
Alors à défaut de donner la parole aux organisateurs, on ne peut que détailler la logistique en place. La gendarmerie nationale avait déployé une quarantaine de fonctionnaires aux abords du site, afin de "veiller à ce que l'ordre public soit préservé et maintenu" indiquait le Lieutenant-colonel Philippe DAVADIE, commandant en second du groupement de gendarmerie du Finistère, présent à l'entrée du site. Une équipe cynophile était également présente afin d'effectuer un dépistage en matière de stupéfiants. Les forces de l'ordre ont procédé à la vérification des immatriculations de tous les véhicules pénétrant sur le site. Il s'agit de la "mission normale de la gendarmerie, de s'assurer que les véhicules qu'ils croisent ne sont pas volés" précise le lieutenant colonel DAVADIE. A minuit, alors que la gendarmerie avait déjà procédé à une interpellation pour conduite sous l'emprise de produits stupéfiants, on comptait déjà près de 5.000 raveurs dans les champs de Botmeur. Un chiffre qui devait atteindre les 10.000 dans le courant de la nuit.
La préfecture du Finistère avait autorisé cette rave party, en imposant l'arrêt du son ce dimanche à 14 h. Cependant, elle ne s'attend pas à une libération du site avant lundi soir. Une mesure du niveau sonore dans le bourg de Botmeur été également envisagée, mais la préfecture n'a pas encore communiqué sur ce point à l'heure ou nous publions.
ABP / JPT