Après 3 semaines de manifestations et deux jours d'émeutes, on se demande comment les choses vont désormais évoluer en France, si Emmanuel Macron va pouvoir remettre le pays sur les bons rails, et nous éviter un scénario populiste en 2022. Macron sera-t-il capable de libérer le pays de son problème, c'est-à-dire de cet Etat confiscatoire, attentatoire aux libertés, et de moins en moins performant ? Sera-t-il enfin capable de faire converger la France avec l'Allemagne plutôt qu'avec l'Italie ? Capable d'être l'interlocuteur sérieux que les Allemands attendent pour faire avancer l'Europe, au-delà des beaux discours ?
18 mois plus tard et 30% du quinquennat passés, les choses sont vraiment mal engagées. Le président Macron a bien réussi quelques réformes mais la plus importante d’entre elles, la réforme de l'État -c'est à dire sa place, sa taille, ses missions -n’a même pas été engagée. L'Etat n'échappe plus seulement aux citoyens, il échappe aux élus. L'État français géré par ses énarques, bien que dépensant 56% des richesses produites dans le pays (record d'Europe, 13% de plus que l'Allemagne) vit à crédit depuis le 8 novembre. Poursuivant sa course folle, il a besoin de toujours plus de financements sans offrir de contreparties correctes. C'est une spoliation, une arnaque qui saute désormais aux yeux de 80% des Français. Même appauvris, ils ne sont pas bêtes, ils entendent les comparaisons internationales qui placent leur pays au fond des classements dans (presque) tous les domaines.
2019 sera encore plus difficile, Emmanuel Macron le sait, il est dans l'obligation de matraquer encore plus les classes moyennes et populaires (les autres parvenant à y échapper) pour garder la confiance des marchés qui lui prêtent de quoi boucler ses fins de mois. C'est là qu'arrive le mensonge fiscal écologique, qui est un prétexte à taxer encore avant d'être opportunément une culpabilisation morale. Bercy connait la vérité: la consommation de carburants en France en baisse ( (voir le site) engendre une baisse des recettes fiscales. Donc pour maintenir le même niveau, il faut augmenter les taxes. CQFD.
Le gouvernement se moque de l'écologie comme de l'an quarante, car seuls 20% de la prochaine taxe y seront consacrés. L'an dernier il annonçait la fermeture de lignes ferroviaires, maintenant, il veut offrir une compensation pour certains automobilistes (encore du diesel, encore des dépenses, encore des formulaires...). Last but not least, en pleine promotion de la voiture électrique, il annonce + 4% sur les factures d'électricité au 1er février ! Écœuré, Hulot a démissionné le 28 août.
Les Gilets Jaunes sont le symbole de cette prise de conscience. Ce sont des citoyens qui demandent simplement à leurs élus où passe enfin ce « pognon de dingue » (1040 milliards d'euros), qu'ils voient partir sans vraiment revenir, et pourquoi la volonté populaire n'est jamais respectée, comme on le voir par ailleurs avec le conduite de Philippe Grosvalet face à la pétition de Bretagne Réunie. Les Gilets Jaunes disent STOP aux mensonges permanents et à la privation des libertés. Les Gilets Jaunes veulent redéfinir le pacte social: un État au service de la société, et non l'inverse.
Nous, autonomistes bretons, les soutenons dans la dénonciation de cette supercherie, et devons les convaincre avec un projet politique qui offre une perspective à la crise. Notre devoir est de leur expliquer qu'une bonne gestion publique passe par moins de pouvoirs à Paris et plus en Bretagne. Les Gilets Jaunes annoncent le début de la fin du système, à nous d'offrir une perspective démocratique, moderne et écologique, comme ailleurs en Europe. Une fenêtre de tir s'est ouverte à nous, elle va durer, à nous d'en profiter.
Vincent Fraval, Secrétaire Général de Breizh Europa