Affrontements entre Gilets jaunes et forces de police à Lorient
Environ 3 000 manifestants ont manifesté à Lorient samedi. 500 CRS, gendarmes, BAC, et même la police scientifique, avaient été mobilisés. Affrontements violents. Plusieurs personnes ont été hospitalisées. Trois interpellations.
Par La rédaction pour ABP le 10/02/19 13:24
Environ 3 000 manifestants ont manifesté à Lorient samedi. 500 CRS, gendarmes, BAC ,et même la police scientifique, avaient été mobilisés.
Partis de l'ancienne base sous-marine, les manifestants se sont dirigés vers le centre ville où des échanges de projectiles ont eu lieu face à la Préfecture et au Commissariat de police. Le commissariat aurait failli prendre feu suite à l'impact d'un projectile incendiaire. La police a utilisé des grenades de désencerclement et beaucoup de gaz lacrymogène.
Vers 18 heures, alors qu'il ne restait sur place que les éléments les plus radicaux, des affrontements ont eu lieu place de l'Hôtel de ville et place Aristide Briand. Partis ensuite vers la gare, un petit groupe manifestants, qui avaient allumé des feux de rue et dressé des barricades, ont été dispersés. Le LBD40 (lanceur de balles en caoutchouc) a été utilisé à cette occasion. Il y a eu trois interpellations. Des manifestants ont reçu des flashballs dans les jambes et une manifestante aurait eu le coude fracturé par un tir de flashball. Plusieurs personnes auraient été hospitalisées. Nouveau : des policiers ont arraché des gwenn-ha-du des mains de manifestants.
Et que dit l'Emsav breton face aux violences policières ? Et où sont les mouvements "régionalistes" (pour faire très vite) capables de tirer parti de ce soulèvement populaire qui persiste et signe depuis trois mois ?
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Jacques Le Lundi 11 février 2019 14:40
Une fois encore, on peut admirer l’esthétique de la violence... Les photos sont bien faites, le noir et blanc renforçant l'émotion... Les ''plus radicaux''... Quel est le sens donné à ce mot? => Ces ''radicaux'' sont-ils radicaux car les plus motivés de cette majorité qui a déjà quitté les lieux? => Ces ''radicaux'' sont-ils radicaux par leur capacité à agir violemment sans pour autant partager la motivation de la majorité? Il est régulièrement fait mention de groupes identifiés et organisés d’Extrême gauche s'introduisant dans les manifestations à partir d'une certaine heure sans réaction des forces de police. Et qui deviennent les ''meilleurs adversaires'' de certaines unités de polices en inversant totalement la logique de la manifestation... En début de vidéo, on peut voir l'interpellation par des policiers en uniforme d'un manifestant avec un drapeau noir (rarement symbole de pacifisme)... S'agit-il de policiers faisant simplement leur travail de protection? A l'inverse en fin de vidéo, les affrontement se font principalement avec des policiers en civil. Or ce sont les unités en civil qui sont régulièrement mises en accusation d'usage abusif des LBD... (on note au passage l'attitude de l'un des policiers civils qui manie et fait usage de son LBD de manière surprenante... lui c'est sûr, il va finir par par éborgner quelqu'un...). Principe du contre-feu... : on met volontairement le feu à un endroit pour tuer le feu principal. Le contre-feu peu avoir son esthétique mais l'événement c'est le feu principal! @ Kris Braz, Depuis 50 ans l'EMSAV est devenu ''progressiste''... Comprendre : une minorité se percevant en mission de guider la majorité (le peuple) sur le droit chemin (au besoin contre elle-même). Si le fond apparait charitable (aider les gens), la forme (la méthode) est à l'évidence une erreur (quid du concept de souveraineté du peuple)... Or depuis 50 ans, le débat politique breton se fait essentiellement sur ''ce qu'il convient de faire pour GUIDER le peuple'' et non sur ''ce qui convient de faire pour PERMETTRE au peuple de S'EXPRIMER''....
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Emilie Le Berre Le Lundi 11 février 2019 16:24
Kris, Peut être que les bonnets rouges ont laissé des traces. Enormément de personnes venaient des mouvement dits bretons, s'y sont investies sans compter. Pour quels résultats ? Remettre ça ? Si c'est comme moi, elles sont fatiguées, ne veulent plus dépenser autant d'énergie à perte. Qui se souvient du pacte d'avenir ? Avez-vous suivi le diagnostique présenté par la plate-forme initée par Ar Falz ? Avez-vous lu "Tan ban Ti III" sur la situation du Brezhoneg ? Aujourd'hui, un gilet jaune boxe un bleu et en quelques heures vous avez une cagnotte de plus de 1000 000 € en soutien. En 2 semaines, le site de la plate-forme Ar Falz c'est à peine 100 signatures et il n'est pas demandé de verser de l'argent. Combien de signature si cela avait été le cas ? Je l'ai déjà dit, je suis prudente avec les gilets jaunes. L'Histoire nous dit que nous pourrions perdre beaucoup. Je suis passée à autre chose. Un système attaqué tend à se renforcer. Je fais en sorte de ne plus l'alimenter, de me passer de lui. D'être au possible cohérente et arrêter de quémander, l'effort et la réflexion sont tout aussi importants.
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Léon-Paul Creton Le Mardi 12 février 2019 14:29
Jacques, en utilisant le terme « radicaux » cela me conduit à l’autre partie de la « racine » qu’est le mot « radicalisé ». Dès le démarrage de la « crise » des Gilets Jaunes(le 17 Novembre 2018), ce que l’on appelle abusivement les Grands Médias de l’Information, et les minus aussi, le terme RADICALISÉ a été quasiment immédiatement débité, à robinets ouverts, par les laveurs et « re-booteux » de cerveaux. Personnellement, en dehors des attitudes, comportements, ricanements, sourires suffisants, mots dépréciatifs, condescendances et violences verbales, de ces prêcheurs… pour faire court : Parisiens, le mot RADICALISÉ et l’excessivité de son utilisation dans chaque exposé et phrase m’a sidéré ! Dans le contexte actuel cette utilisation systématique de RADICALISÉ, indifférenciée de l’utilisation faite depuis des années et concernant l’Islam et les djihadistes ne pouvait, pour moi, être un hasard ! Amalgames si souvent dénoncé ici et là, pour ceci et pour cela, ils se sont plongés, vautrés dans « l’amalgamie » avec délectation, avec une volonté de nuire aux Gilets Jaunes, à leur mouvement et à leurs revendications légitimes et justifiées. Je les accuse dès le départ d’avoir mis, ou voulu mettre, par l’emploi permanent de ce terme, les Gilets Jaunes sur le même plan que le djihadistes islamiques ! Et cela demande une réflexion plus pointue, sur l’utilisation de ce mot, et objectifs des utilisateurs sans vergogne! Et sur les utilisateurs eux-mêmes. Cette confusion diffusée insidieusement, qui me semble voulue m’est insupportable, et je me demande si d’autres que moi ont eu cette pénible sensation ? Vous peut-être ? Ce jour (12/02/2019 à vers 13 heures) un autre chant des sirènes prend de l’ampleur sur les médias précités, j’entends un « débatteur » sur LCI, après d’autres chroniqueurs ailleurs, pratiquement « sommer » les Gilets Jaunes de «signaler », les insulteurs, les tagueurs de slogans et graffitis antisémites. Sur une autre, les croix gammées et autres signes nazis à dénoncer avec leurs auteurs … et çà tourne, ça tourne en boucle, en boucle ! Ambiance !!!
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Jacques Le Mercredi 13 février 2019 12:03
@ Léon-Paul Creton Pour répondre à votre question: Historiquement le terme ''radical'' découle ''radicaux'' sauf erreur du mot ''racine''... donc il exprime la forme originelle d'une idée face à une ramification qui pourrait lui faire perdre son sens initial... Il existe d'ailleurs dans l'Hexagone un ''Parti 'Radical'' : Ouvertement républicain avec un positionnement ayant évolué de l'extrême gauche au centre... et qui aujourd'hui est largement intégré à feu le Parti Socialiste Français... Pour rappel, ce parti de Gauche a voté les pleins pouvoir au Maréchal Pétain : histoire de rappeler que Vichy est avant tout issu de la gauche, donc de ces fameux ''progressistes'' (tout comme la colonisation, la théorie des races supérieures, etc...) les mêmes qui aujourd'hui réécrivent l'histoire en tant que Gendarme de la pensée... Il est vrai que depuis que l'Islam est devenu l'une des problématiques majeures de notre société occidentale/chrétienne, les ''extrémistes'' musulmans sont qualifiés de ''radicaux'', se ''radicalisant''... on fait de la ''déradicalisation''... Le parallèle de l'usage de ce terme entre les ''radicaux'' islamistes et les ''radicaux'' progressistes/socialistes est assez causasse... mais peut être sans logique... Et oui, je pense que l'utilisation présente et visiblement abusif de ce terme ''radicaux'' vis à vis des Gilets Jaunes provient d'une volonté affirmée d'amalgamer ''Gilets Jaunes'' et ''terrorisme''. Tandis qu'en parallèle il est aisé de constater que la ''radicalisation islamiste'' (qui conduit au soutien soutien actif ou passif du terrorisme) est largement minimisé/nié dans son lien ''source'' avec la religion en question... Une attitude autodestructrice spécifique au monde occidental actuel... Que l'on retrouve dans le mouvement breton, l'immigration et l'islam étant bannie du débat démocratique sauf pour en faire la promotion... (il y aurait en ''démocratie'' des débats interdit au peuple... intéressant n'est-il pas!) Le Mouvement Breton se tient d'ailleurs bien à l'écart des Gilets Jaune, à mon humble avis par le constat que la majorité des personnes présentent sont d'origines européennes... Voir l'UDB qui a manifesté contre le fascisme (réécriture de l'histoire, le fascisme étant une variante national du mouvement socialiste) avec les Kurdes et absolument pas avec les Gilets Jaune (probablement trop européen et pas assez bourgeois : voir les commentaires anti-peuple/anti-pauvres des Gilets Rouges... majoritairement de gauche idéologique tout comme l'UDB). Emilie le Berre s'étonne qu'il n'y a que 100 signatures pour Ar Falz... On se souvient que le Mouvement Breton d'après guerre parvenait encore dans les années 50 à réunir 50000 personnes autour du mouvement Bleun Breug, et cela malgré l'image de collaborateur créée pour justifier l'assassinat du fondateur de ce mouvement (chrétien mais aussi ouvertement indépendantiste). Voilà le résultat du basculement du mouvement breton vers le progressisme : le mouvement breton a pratiquement disparu (du moins, il est incapable de se structurer : tant chaque militant en est rendu à suspecter l'autre de quelque chose...). Je ne sais pas si comparaison est raison, mais aujourd'hui tout mouvement démocratique (issu du peuple) est présenté comme déviant/suspect. Cela est d'autant plus marqué si le peuple en question est identifié comme le peuple d'origine (c'est à dire de type européen). Alors qu'en même temps des formes d'expression ouvertement totalitaires sont volontairement adoucies voir niées pour leur réalité. La démocratie bretonne est actuellement morte. Et je pense que cela était volontaire... La démocratie hexagonale est en train de mourir. Et je pense qu'il existe une forme de logique à la chose (en 2016, Jacques Attali avait évoqué un soulèvement populaire violent suite à la prochaine élection et face à la rigidité anti-démocratique du système... Or JA est l'un des défenseurs de ce système oligarchique et d'une compétence réelle surtout sur ces questions...) On peut se demander si tout cela n'est pas une stratégie permettant comme en Bretagne de tuer définitivement l'expression démocratique en lui offrant un dernier combat qu'elle perdra : tout comme s'exprimer librement en Bretagne est devenu difficile sans se faire qualifier de ''fasciste'', s'exprimer dans l'Hexagone sera pareillement difficile sans se faire qualifier de ''fascistes / radicalisés / extrême ou ultra-droite / anti-sémite... etc''). Après tout, le meilleur système n'est-il pas celui où les gens se taisent et consomment? (d'un coté les imbéciles heureux et de l'autre l'oligarchie puissante, fortunée et vivant au dessus des lois...). => Personnellement, je pense que le mouvement breton actuel est dans le mauvais camp de l'histoire... (celui de l'oligarchie face aux citoyens... tout en s’auto-persuadant faute de mieux du contraire...) D'où le fait que personnellement, je ne m'étonne pas du faible succès de la démarche d'Ar Falz comme je ne m'étonne pas de l'absence de l'UDB au coté du peuple qui souffre... (on est loin de l'état d'esprit des Catalans et autres Ecossais... que nous soutenons ironiquement...)
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Léon-Paul Creton Le Lundi 18 février 2019 13:19
Je ne sais pas si Emilie Le Berre s’étonne mais effectivement il n’y aurait pas de quoi en avoir la mâchoire qui tombe, dans la mesure où ceux qui persistent dans les mêmes pratiques, qui les ont rendus définitivement inaudibles, inefficaces tout en voulant laissant « croire » qu’un jour ces modèles de discours, de moyens, toujours utilisés, resservis cycliquement, déboucheront ou feront changer positivement notre situation. Á l’Ouest rien de nouveau depuis 39-45 ! Je viens à l’instant de regarder les résultats de la feuille des pétitionnaires, en sommes à 120 actuellement. Nous, parce que je me suis inscrit malgré tout ! Malgré l’UDB qui à elle seule suffisait à provoquer mon désintérêt, et rejet ordinairement et depuis longtemps, mais les temps frémissent, alors!... Ar Falz est un vieux machin connoté politiquement, qui va sans aucun doute appeler à voter pour un Le Drian plus faux que le vrai, ou un ps quelconque et sûrement s’exciter pour faire échouer l’extrême droite française, comme tout le bidule Breton qui se dit, et que l’on continue d’appeler mouvement. Jacques Attali ? Bof…C’est curieux quand je pense à lui, dû sans doute à toutes les émissions, tous tes ses analyses, tous ses engagement dans mon esprit entendus depuis cinquante ans, je l’associe automatiquement, je ne à sais pas pourquoi, à Bernard Henri Lévy, à Benhamou Georges et Pierre Bergé. Des gens qui m’ont fait réfléchir depuis bien des années, un peu, sur le cosmopolitisme, l’immigrationisme, le mondialisme en perspective avec mon désir ma volonté qu’ils ont renforcé de rester Breton et de développer un avenir dans mon pays la Bretagne. « Bien sûr, nous sommes résolument cosmopolites. Bien sûr, tout ce qui est terroir, béret, bourrées, binious, bref, « franchouillard » ou cocardier, nous est étranger, voire odieux. » • Bernard-Henri Lévy, 1985, Edito, dans Globe, paru 1985. Est-ce qu’en parlant de binious , bourrées, béret, pourquoi voulait-il ridiculiser par des symboles régionaux ? Sans doute son »intellect » les trouvait-il les mieux adaptés « Je suis un cosmopolite résolu. J’aime le métissage et je déteste le nationalisme. Je ne vibre pas à « la Marseillaise ». J’espère que le cadre national sera un jour dépassé. Et l'un des principaux mérites de l'Europe, à mes yeux, est de fonctionner comme une machine à refroidir cette passion nationale. » • Bernard-Henri Lévy, 4 octobre 2007, Interview, dans Le Nouvel Observateur.
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Jacques Le Mercredi 20 février 2019 00:09
@ Léon-Paul Creton On est d'accord. Pour J.Attali, c'est bien pour cela que je disais qu'il est l'un des défenseurs du système oligarchique apatride... Il est tellement sûr de lui, qu'il se permet de dire avec pédagogie aux ploucs à quelle sauce ont va être mangé... (Je suis curieux de sa prophétie selon laquelle le prochain pdt sera une femme : M.le Pen? En tout cas, ce sera l'opportunité de constater que la fameuse antisystème/pas républicaine est en fait très bien coulée dans le moule...) Je crois bien volontiers que J.Attali est particulièrement intelligent et qu'il comprend parfaitement les logiques qui s'affrontent... Sauf que lui à choisi son camp... Et comme évoqué, au point où je me demande si les Gilets Jaunes ne sont pas un combat offert aux peuples pour les mettre définitivement KO...! On criera au complotisme... mais justement, on n'a jamais autant parler de ''théorie du complot'' que de nos jours et par un effet surprenant ce sont les gens du peuple et donc les Gilets Jaunes qui en seraient naturellement les adeptes crétins (... je viens d'écouter les 20 minutes d'ARTE...). Donc oui, J.Attali est une personne que j'aime écouter... pour son intelligence, sa connaissance de l'oligarchie et pour son assurance qui l'amène aujourd'hui alors qu'il est devenu âgé à prendre plaisir à nous expliquer le système antidémocratique dont il est l'un des artisans... Mais je pense que la chose n'est pas irréversible... Mais pour cela, il faut que les citoyens bretons s'autorisent à la démocratie (c'est à dire à faire rentrer dans leur imaginaire qu'un peuple qui pense par lui-même est une démarche plus intellectuelle que le fait de recracher le prêt à penser émis par une minorité oligarchique...) Sauf que cette valorisation de la démocratie, ce n'est pas ce que le mouvement breton a cultivé depuis 50 ans avec sa prétention toute progressiste à guider les bretons dans la pensée autorisée...