L'histoire du rapport d'une société à sa culture et à son patrimoine est encore peu abordée à travers l'histoire associative, pourtant riche en éléments significatifs, surtout devant l'ampleur du fonds d'archives et des témoignages qu'il a été possible de regrouper pour l'étude du cercle de l'île de Groix, seul cercle de Bretagne exclusivement féminin.
Cette histoire est d'autant plus intéressante qu'elle permet à la fois d'aborder la postérité du poète Jean-Pierre Calloch et de son aspiration à la recherche d'authenticité, et d'observer de plus près la société groisillonne des années 1950 et 1960, ses réseaux de solidarités et de savoir-faire ( couturières, brodeuses, repasseuses, peinture de tabliers…), ses festivités ( inauguration de la nouvelle mairie, du cours d'arts ménagers, voyage inaugural de l'île de Groix n° 3, etc …), à travers la façon dont a pu se créer et s'organiser un cercle de jeunes filles sur une période qui comporte encore beaucoup de lacunes en matière de recherches et publications. Et d'ailleurs, par la suite, ce cercle (dont certains des premiers membres ont déjà participé en costume au baptême du canot de sauvetage Grussenheim-Alsace en 1951), tout comme les sauveteurs en mer par la donation du Grussenheim en 1981, encourage la naissance du musée de Groix …
Mais ce sont aussi les ressorts du renouveau culturel breton de cette époque, qui peuvent s'observer, à travers le réseau des contacts du cercle, et parmi divers exemples, le rôle de Polig Monjarret , l'un des piliers de ce renouveau, qui leur enseignait les danses bretonnes, ou un personnage caractéristique comme l'abbé Guillemot, qui était membre du jury des Bleun Brug, aidait le cercle à se perfectionner dans le chant en breton, et faisait partie de tout un milieu d'ecclésiastiques engagés dans la collecte et la diffusion des chants et musiques de Bretagne.
Plus généralement, on ne peut pas ne pas remarquer à quel point tous les événements publics étaient associés à la culture bretonne, accompagnés par les cercles et bagadou, multiplication des fêtes bretonnes, mais aussi lancements de bateaux, visites officielles, foires expositions et congrès en tous genres … non seulement en Bretagne, mais à travers tout le pays, partout où se trouvaient des amicales de Bretons, partout aussi où l'on voulait s'inspirer du succès de ce renouveau culturel pour créer un événement local.
C'est ainsi que les jeunes Groisillonnes, fanion à dundée peint par le marin Annerose et bouée en tête, souvent accompagnées par le bagad de Lann Bihoué, portèrent loin aux quatre coins de l'hexagone l'identité et la culture maritime de leur île, tout en diffusant les chants du poète qui voulait préserver toute la beauté du monde.
Modalités pratiques :
Cet ouvrage de 184 pages, basées sur les témoignages et les abondantes archives du cercle, richement illustrées est vendu au prix public de 23 ¤. Il peut s'acheter à Groix, à la Coop Breizh de Lorient, à la librairie Sillages de Ploemeur, ou par correspondance avec un supplément pour frais de port de 5 ¤, contre l'envoi d'un chèque d'un total de 28 ¤ à l'ordre de la SAMG (la Société des Amis du Musée de Groix, éditrice de l'ouvrage en partenariat avec le musée), envoyé à l'adresse suivante :
SAMG
4 rue Jean-Pierre Calloch
56590 ILE DE GROIX
Si vous êtes intéressé(e) et souhaitez des renseignements complémentaires, vous pouvez appeler la conservatrice du musée, Sylvie San Quirce, au 02 97 86 56 51 ou envoyer un mail à l'adresse suivante : ecomusee.groix [at] outlook.com