Culture bretonne FACE AUX BLOCAGES DE L’ETAT La mobilisation générale est déclarée Quels que soient les domaines (enseignement des langues régionales, radio-télévision, respect de notre unité administrative, orientations de politique culturelle...) nous sommes confrontés à une volonté dogmatique jacobine d'ignorer notre culture et nos attentes. Chaque avancée ne se fait qu'au prix de luttes épuisantes et risque toujours une remise en cause alors la disparition des locuteurs traditionnels de la langue impose au contraire, une action immédiate de respect et de promotion pour assurer l'avenir de notre culture et son expression dans la vie publique.
Tous les droits européens et internationaux (Charte des droits fondamentaux, Charte européenne des langues et cultures régionales ou minoritaires, Convention sur les droits des minorités, Convention des droits de l'enfant, Pacte sur les droits civils et politiques….) demandent aux états de respecter et soutenir leurs cultures minoritaires. La quasi totalité des pays l'Europe le fait mais pas la France. Partout en Europe, l’État centralisateur comme référence absolue est remis en cause, d’un côté par des transferts de souveraineté vers l’entité européenne qui évolue vers un véritable espace politique plus à même de répondre aux défis du monde actuel, et de l’autre côté par le développement d’autonomies locales ou régionales ( Länders allemands depuis longtemps déjà, autonomies espagnoles ou italiennes, dévolutions en Grande Bretagne) porteuses de démocratie participative, d'efficacité pour une vraie prise en compte des réalités régionales, de respect des droits de l'Homme. Sauf en France !
Engluée dans le respect aveugle et incantatoire de principes vieux de plusieurs siècles et remontant à la monarchie absolue (unitarisme autour du Roi puis de la Nation, rejet de la diversité culturelle sur son propre territoire), la France s'avère incapable de faire face aux exigences démocratiques contemporaines (sociales, économiques ou culturelles). Et l’enlisement s’accentue malgré les alertes venant de tous bords, qu’il s’agisse d’articles de réflexion (Alain Rousset, Président de la région Aquitaine, « Le verrou jacobin » dans Le Monde 8/12/05, celui de Jean-Jack Queyranne, président de la Région Rhône-Alpes, « Réformer l’Etat c’est accorder l’autonomie régionale » dans le Monde du 5/9/05, ou celui de Riccardo Illy, président de l’Assemblée des Régions d’Europe, « Il faut renforcer le pouvoir législatif des régions », dans Les Echos fin novembre 2005. ou des révoltes des banlieues ou des jeunes à qui ce vieux système centralisé à l’idéologie archaïque ne peut apporter aucun réel espoir.
En Bretagne, ces dernières années ont permis de constater que, même lorsque la Région vote (et à l'unanimité) des mesures en faveur des langues, d'une vraie prise en compte de la culture par les médias de service public, de la réunification administrative des 5 départements bretons, les résultats ne sont pas au rendez-vous faute de pouvoir de décision, faute d'un budget adapté, faute d'un vrai pouvoir régional. L'Etat et ses services restent les seuls décideurs de notre quotidien. Le transfert de compétence et des moyens correspondant pour tous les domaines relatifs à la culture, à l’enseignement des langues régionales, au service public de radio et de télévision, à l’exercice de la démocratie locale (réunification administrative) s’impose. En conséquence, le Conseil Culturel, l'institut Culturel, les associations s'occupant d'enseignement (Diwan, Div Yezh, Dihun, UGB) et l'ensemble de leurs fédérations et associations membres appellent à participer aux:
ASSISES DE LA CULTURE BRETONNE les 6 et 7 mai à Carhaix (Espace Glenmor) et à venir en masse à la MANIFESTATION le 3 juin à Rennes (14 h 30 Place du Parlement)
Renseignements : www.kuzul.info