Le concept de copyleft est apparu aux Etats-Unis parmi les informaticiens. Les logiciels devenant de plus en plus complexes et longs à développer, il est apparu évident que réinventer la roue à chaque fois était une perte de temps et qu'il était plus efficace de construire où l'autre s'était arrêté. D'où la nécessité d'abandonner le concept de copyright pour quelque chose de plus large.
Le "copyleft" (1) permet la réutilisation du code dans la mesure ou son ou ses auteurs sont reconnus et que les termes de la licence sont respectés. Un des exemples le plus connu d'une application sous copyleft est le navigateur internet Firefox dont le code fut mis à la disposition de tous les développeurs (open source) sous une licence GPL, soit en français Licence publique Générale (GNU).
Dans la presse, le concept de gratuité sous certaines conditions du respect de l'auteur, et de l'intégralité du texte, est apparu dans la contre-culture américaine des année soixante grâce au "Los Angeles Free Press", un hebdomadaire créé en mai 1964 et dont on fête cette année le 50e anniversaire. Le "Los Angeles Free Press" faisait partie de la presse dite "underground", une presse indépendante opposée à la guerre du Viet-Nam. L'hebdo, qui a été relancé, est écrit par des bénévoles depuis le début. Il a tiré jusqu'à 100 000 exemplaires. De grands caricaturistes comme Robert Crumb ou Ron Cobb y firent leur débuts. D'autres journalistes et éditorialistes, réguliers de ses colonnes, devinrent des écrivains connus. Une des caractéristiques du journal était que les articles pouvaient être recopiés par les autres journaux. Quand un journal défend une cause, il est préférable de diffuser le plus possible la cause.
Il est important de comprendre que ce n'est pas la propriété intellectuelle qui est remise en cause mais les modes d'utilisation de cette propriété. On parle ici d'usages et de la gratuité de l'usage. Le propriétaire d'un terrain peut autoriser le camping sur sa propriété. En aucun cas, cela remet en cause le fait qu'il soit propriétaire du terrain.
En 2001, le concept de gratuité sous certaines conditions est formalisé par une association appelée "Creative Commons". Elle est basée à Mountain View, au coeur de la Silicone Valley comme d'ailleurs la Free Software Fondation, active pour la liberté sur Internet. Creative Commons étend le concept de copyleft à l'Internet et définit plusieurs types de licences que l'on peut moduler. Creative Commons utilise des abréviations comme CC pour "Creative Commons", BY pour nom de l'auteur obligatoire, ND pour "No Derivative", c'est-à-dire que le matériel doit être redistribué sous la même licence et qui impose de procéder à aucune réduction, modification ou montage. Optionnellement, NC pour non-commercial.
Depuis septembre 2012, à la demande de Christian Rogel, un contributeur de l'Agence Bretagne Presse (ABP), spécialiste de l'internet et de ses outils collaboratifs, l'ABP offre aux contributeurs la possibilité de signer avec des licences CC-BY-ND ou CC-BY-ND-NC. En 2013, le concept est étendu aux photos. On peut reprendre une photo ABP si sur la photo est inscrite une licence "Creative commons", le nom de l'auteur et Agence Bretagne Presse doivent y figurer et la photo ne peut pas être retaillée ou modifiée.
Aujourd'hui, 24 juillet, l'ABP a étendu les licences "Creative Commons" à la vidéo. Les vidéos ABP pouvaient déjà être exportées sur un autre site grâce a la mise à disposition du code de partage similaire a celui présenté par Youtube ou Daily motion. Maintenant, on a effectivement le droit de réutiliser la vidéo, même sur un site commercial, si la mention NC n'est pas présente. Voir la première video ABP sous Creative Commons ( voir notre article ). A chacun de choisir ce qui lui convient. ABP laisse ce choix aux journalistes et aux contributeurs.
Site français de Creative Commons : http://creativecommons.fr