À quelques centaines de mètres du rassemblement écologiste au Cap Coz ( voir notre article ), le collectif "Pour une Cornouaille vivante et dynamique", créé par des agriculteurs et des acteurs du monde économique, des artisans, des pêcheurs et des commerçants, a réuni un millier de personnes, 1.500 selon les organisateurs, sous la bannière de "Pour une Bretagne unie". 800 Gwenn ha Du avaient été distribués pour signifier cette unité bretonne et le refus de voir la Bretagne se diviser sur des intérêts économiques divergents.
Alain Le Bellac, président du collectif et producteur de lait près de Quimper, a dénoncé "les solutions simplistes" de "certains écologistes et même scientifiques" . Se moquant des contradictions de ceux qui veulent une agriculture de proximité et ont des ordinateurs et des téléphones portables fabriqués en Chine ou ailleurs bien loin de la Bretagne, Le Bellac demande un peu plus de cohérence chez les militants. S'en prenant aux nouveaux retraités arrivés en Bretagne après une carrière à Paris, il a dénoncé l'égoïsme de ceux qui sont uniquement concernés par leur bien-être sans soucis des réalités économiques.
Les agriculteurs avaient invité Gwenola Bayes, hôtelière-restauratrice à Fouesnant, qui fit remarquer que la pollution ne concernait "que 4 % des plages bretonnes". L'industrie du tourisme commence aussi à réaliser sa responsabilité au sujet des algues vertes. En effet, la plupart des stations d'épuration et d'épandage des villes côtières et des stations balnéaires bretonnes n'ont pas été conçues pour une population qui triple durant la saison estivale.
Philippe Argouarch