Le rapport confidentiel du préfet Fargeas disait : « dans le contexte breton, il s'avère que le facteur limitant de la prolifération algale est en fait l'azote (...). L'azote qui permet le développement algal est apporté par les cours d'eau. Il est principalement d'origine agricole par l'intermédiaire des effluents (lisier et autres) et engrais minéraux (...) ».
De son côté, la ministre Chantal Jouanno déclarait lors de sa venue à Plestin-les-Grèves, après le décès d'un cheval en août 2009 : « Il faudra mener des actions fortes, en évitant que les cheptels d'animaux (dont les déjections sont en partie à l'origine de la formation des algues vertes) ne s'agrandissent ».
Aussi, l'annonce d'autorisation du projet de Trébrivan par le même préfet Fargeas a de quoi surprendre si on oublie les propos tenus par le président de la République lors du Salon de l'agriculture : « L'environnement ça commence à bien faire ! ».
En effet, le préfet Fargeas commence par souligner que ce projet n'a rien à voir avec la question des algues vertes, ignorant ( ?) donc les conclusions de la Cour d'Appel de Nantes qui a condamné l'État à deux reprises pour sa responsabilité avérée dans le fléau des algues vertes. Les conclusions du verdict de la Cour sont bien qu'un niveau de pression azoté de 80 à 90 kg par hectare est le maximum à autoriser si nous voulons vraiment atteindre les objectifs de la Directive cadre européenne et aboutir à la disparition des algues vertes. Or, le taux de pression azotée de la SCEA de Kerana de Trébrivan est de 110 kg à l'hectare. C'est certes moins que les 170 kg autorisés par la loi, mais encore trop pour atteindre les objectifs de 2015. Les maires qui ont accepté les plans d'épandages sur les territoires des communes de Trébrivan et alentours, sont-ils conscients de leur responsabilité ?
L'attitude de l'État est donc de continuer à accompagner un système qui, non seulement pollue intensément, mais détruit socialement. La Bretagne, avec un taux d'occupation de 500 porcs à l'hectare – 600 pour le seul département des Côtes-d'Armor, alors que la moyenne française est de 50 porcs à l'hectare – est au-delà du supportable :
Conclusion : les aides de la PAC ne doivent plus aller vers les secteurs agricoles dits productivistes, sources de dégâts environnementaux, mais aussi humains et sociaux.
L'UDB qui constate que cette décision arrive juste après les régionales, continue de soutenir tous ceux qui se battent pour que la diminution des cheptels en Bretagne s'accompagne d'aides à la reconversion et de prix fixés, non plus selon les lois du marché, mais selon les prix de revient, pour garantir des revenus décents aux paysans.
Pour l'UDB, le rôle d'un préfet est de faire appliquer les lois sur la qualité de l'eau et de faire respecter les réglementations en vigueur. Le combat pour que chacun puisse vivre et travailler dans un environnement sain ne s'arrête pas à cette décision « politique ».
Pour l'UDB, la porte parole, Mona Bras