Le lundi 24 novembre, la Ville de Trignac et le CREDIB (Centre de Recherche et Diffusion de l'Identité Bretonne) ont organisé conjointement l'accueil de Gareth Miles et de son épouse Gina. Pour l'occasion, la mairie était pavoisée aux couleurs galloises. Après un pot de l'amitié et un repas avec madame la maire, Sabine Mahé, et les responsables associatifs trignacais, Gareth Miles a rencontré une classe de 3e au collège Julien Lambot. Il a parlé à ces jeunes Trignacais du Pays de Galles et des liens profonds qui unissent sa terre à la Bretagne, et spécialement à Trignac.
Au cours des échanges, il a aussi parlé de son travail d'écrivain en alternant le français et l'anglais. Pour illustrer les origines celtiques communes des Gallois et des Bretons, Gareth leur a déclamé en gallois un très vieux poème de l'antique Cymru. Invité du Parc naturel régional de Brière Gareth a été enchanté par le pays brièron. Suite à la visite de la maison de la mariée il a ressenti la forte identité qui se dégage de ce pays de marais où habitent des gens de caractère. Un bon sujet pour l'écrivain…
En septembre 2007, la sélection nationale de rugby du Pays de Galles était venue dans le pays nazairien à l'occasion de la Coupe du monde. Depuis, la Ville de Trignac, le monde associatif local, le Rubgy Club de Trignac, le CREDIB et l'Institut Culturel de Bretagne ont fait un important travail de promotion des liens historiques entre Trignac et le Pays de Galles. Le point d'orgue en a été la création d'une exposition « De Cardiff à Trignac » autour de l'histoire des forges, du charbon gallois et de la solidarité ouvrière et interceltique. (Photos en deuxième page photos).
Lors de la soirée organisée au Centre Culturel de la commune, les responsables de la Ville de Trignac et le monde associatif local ont échangé dans une ambiance de grande convivialité avec l'écrivain gallois. En prenant connaissance de ce travail collectif, Gareth Miles a déclaré :
“Comme la plupart des Gallois, je connaissais vaguement, depuis mes jeunes années, l'existence de liens historiques entre la Bretagne et le Pays de Galles. En développant mon intérêt pour l'histoire de mon pays et de sa culture, j'ai développé aussi mon souhait d'une meilleure compréhension de ces liens. Cela s'est fait graduellement, au fil des ans, en allant en Bretagne, en rencontrant des Bretons dans leur pays et dans le mien, en particulier lors des rencontres du Celtic Congress. Lors d'une autre occasion, à Fougères en 1968, une expérience beaucoup plus exaltante pour de jeunes activistes gallois dont je faisais partie, nous fit faire cause commune avec nos contemporains bretons.”
“À ce moment-là, je connaissais bien nos affinités linguistiques, culturelles et identitaires, mais ce n'est qu'avec la grande grève des mineurs, en 1984-1985, que j'ai pris conscience des liens économiques et industriels entre le sud du Pays de Galles et le sud Bretagne. J'ai découvert tout cela lorsque des camarades, qui avaient fait le voyage en sud Bretagne, pour chercher aide et secours matériels pour les mineurs en grève et leurs familles, sont revenus avec les preuves tangibles de la solidarité passionnée manifestée par les travailleurs des chantiers navals et les dockers de Saint-Nazaire, et par beaucoup d'autres travailleurs, des syndicalistes et des membres de partis politiques et de mouvements progressistes.”
“À la suite de l'exposition « De Cardiff à Trignac » qui a fait avancer ma compréhension des bases historiques de cette solidarité, j'espère profondément que ces textes et illustrations vont promouvoir une grande coopération entre les travailleurs du Pays de Galles et ceux de Bretagne.”
L'exposition, qui s'inscrit aussi dans la redécouverte du cabotage britto-gallois, particulièrement important jusqu'à la seconde guerre mondiale, va avoir une suite à Lannion où le comité de jumelage Lannion – Caerphilly présentera au printemps 2009 l'exposition de Trignac avec deux panneaux spécifiques au Trégor. Une grande histoire maritime et industrielle entre le Pays de Galles et la Bretagne reste à écrire.
Les différents acteurs vont maintenant s'atteler à un grand projet d'échanges entre la ville ouvrière de Trignac et le sud gallois. Les pistes de travail ne manquent pas, tant le sujet est riche : création d'une exposition bilingue gallois / anglais à partir de l'exposition de Trignac, échanges entre le club de rugby trignacais (RCT) et leurs homologues de la région de Pontypridd, collaboration entre la Maison du Patrimoine de Trignac et le Musée Municipal de Pontypridd, travail d'écriture avec Gareth Miles, …
La soirée trignacaise s'est terminée au club house du RCT où Gareth et sa femme Gina ont trinqué avec leurs nouveaux amis brièrons à l'amitié interceltique !
Hubert Chémereau
-----------------------------------------Gareth Miles est né à Caernarfon dans le nord du Pays de Galles et vit à Pontypridd (voir la carte de Galles en deuxième page des photos). Il s'est trouvé en 1962 parmi les fondateurs de Cymdeithas yr Iaith Gymraeg, la Société pour la langue galloise, le mouvement dont les campagnes pour le statut officiel de la langue galloise ont été couronnées de succès. Entre 1964 et 1976, il a enseigné l'anglais et le français dans des collèges avant d'être employé par Undeb Cenedlaethol Athrawon Cymru / Syndicat National des Enseignants du Pays de Galles comme l'un des responsables à son siège central à Caerdydd / Cardiff.
En 1982, avec l'établissement de Sianel Pedwar Cymru / La Quatrième Chaîne Galloise, il est devenu écrivain professionnel. Il a écrit des centaines de scénarios de télé-feuilletons. Il est aussi l'auteur de cinq romans. Il a traduit du français, de l'anglais et de l'espagnol de nombreuses œuvres pour les lecteurs galloisants.
Sa visite à Trignac s'inscrivait dans le cadre de sa participation au Festival du Livre en Bretagne de Guérande où il a présenté sa collaboration au livre « Dernières nouvelles de Guérande » édité par la fédération Gourenez.