Le gouvernement français a refusé la prise en compte des spécificités bretonnes concernant la taxe kilométrique sur les véhicules de plus de 3,5 T dite écotaxe. Cette nouvelle taxe fait courir un grave danger aux PME bretonnes et notamment agroalimentaires comme le précise le responsable de la Fédération Nationale – Bretagne - du transport routier.
Pour le Parti Breton, cette taxe est inadaptée et il existe des solutions moins coûteuses
L' « écotaxe » n'est malheureusement pas une taxe environnementale mais une nouvelle taxe pour combler les déficits.
La réduction des émissions de CO2 est une nécessité, qui s'inscrit notamment dans la logique des accords de Kyoto, à laquelle souscrit le Parti Breton. Les écotaxes visent schématiquement à faire supporter par l'agent responsable de la pollution le poids qui est jusqu'alors supporté par la collectivité et résultent du principe de « pollueur-payeur » introduit par l'économiste britannique Arthur Cecil Pigou.
Ces écotaxes visent normalement à orienter l'effort des agents économiques vers une réduction des pollutions et non de les surtaxer ; elles sont en conséquence compensées par une baisse sur d'autres impôts comme ce fut par exemple le cas en Suède en 1988 pour le dioxyde de souffre.
Or, l'État français sur-endetté et déficitaire n'a pas les moyens de ses engagements et en France cette taxe vient se surajouter aux autres prélèvements (déjà largement supérieurs à ce qui ce pratique en Europe) qui seront absorbés par les déficits sans même une garantie réelle d'investissements environnementaux.
Une fois de plus, l'État français fait supporter aux acteurs de droit privé et notamment les plus petits (PME et personnes physiques) le poids de sa rigidité institutionnelle et de sa mauvaise gestion, au détriment de l'environnement qui n'est plus considéré que comme un alibi.
Les Bretons particulièrement visés et mal défendus
Cette surtaxe qui va être ponctionnée alors que nous entrons dans une période de crise économique profonde, risque de peser lourd sur l'économie et l'emploi bretons en créant une distorsion de concurrence au détriment des Bretons pour de nombreuses PME et qui ont un besoin vital de transport compétitif.
Les estimations montrent que les Bretons devront contribuer à hauteur de 10% à 15% (soit le double de leur poids démographique). Ceci est à rapprocher des attaques répétées contre la gratuité des 4 voies en Bretagne puisque les transports par autoroute ne seraient pas affectés. Il y a là probablement une nouvelle tentative sous-jacente de privatiser le réseau routier Breton alors que 70% du trafic est interne à la Bretagne.
Pourtant les transporteurs ont proposé des solutions –certes partielles mais néanmoins conséquentes et moins onéreuses que la gestion d'une nouvelle taxe- telle que l'augmentation de la capacité des poids lourds de 40 à 44T entrainant une baisse du trafic routier de l'ordre de 10%.
Le Parti Breton tient à saluer la mobilisation des acteurs professionnels (1) mais déplore la faible mobilisation des élus et des partis politiques à l'exception du Parti Breton et de 9 députés (sur 38 que compte la Bretagne) autour d'un sujet d'une telle d'importance.
Le manque d'institutions bretonnes autonomes et capables d'une vision stratégique
Une nouvelle fois, cet épisode met en lumière le manque d'un véritable pouvoir breton disposant, comme c'est le cas pour de nombreuses nations en Europe comme au Pays Basque ou en Ecosse par exemple, d'une véritable autonomie fiscale et législative permettant la prise en compte des spécificités et des intérêts Bretons.
Il faudra encore une fois mobiliser beaucoup d'énergie pour tenter de faire reculer l'État français, là où un véritable pouvoir breton permettrait d'atteindre les objectifs environnementaux tout en maintenant le dynamisme économique.
Cet épisode met également en évidence le retard pris par le Conseil Régional de la Bretagne Administrative dans l'élaboration d'une stratégie cohérente en matière de transport, pourtant l'une des clefs de voûte de l'indispensable internationalisation de l'économie bretonne. En effet, la gestion du transfert de compétence en matière portuaire et la politique ferroviaire du Conseil Régional n'apparaissent pas de nature à répondre à ces exigences. Particulièrement le choix d'endetter les Bretons à hauteur de 1,5 milliard d'euros pour la mise à grande vitesse de la ligne Le Mans- Rennes, en pleine période de dépression économique, apparaît dangereux. Le Parti Breton rappelle qu'il soutient la mise en œuvre d'un véritable réseau de fret en Bretagne relié au réseau européen et en cohérence avec une politique maritime et portuaire.
En affichant sa volonté de se présenter aux Élections Européennes, le Parti Breton souhaite offrir le choix de l'internationalisation de l'économie qui permet aux Nations qui ont su le faire, grâce à des institutions autonomes et démocratiques, de mieux faire face aux crises économiques et surtout d'en sortir plus rapidement.
Pour le Parti Breton, le président, Gérard Olliéric
(1) Chambre Régionale d'Agriculture, Chambre Régionale de Commerce et d'Industries, Chambre régionale des Métiers et de l'Artisanat, Union Interprofessionnelle Patronale 29,UPIB-MEDEF, Association Bretonne des entreprises de l'Agroalimentaire, Produit en Bretagne, Investir en Finistère