Le tracé de la manif avait changé : tour de la ville historique avec au moins autant de personnes que la dernière fois, descente de la rue Savary, arrêt devant la gendarmerie, puis remontée vers la gare. Certains proposent dans les rangs d'aller "bloquer un train". Le franchissement va être difficile, alors les manifestants s'engouffrent dans le hall de la gare.
Une poignée va sur le quai et le train régional, lentement s'arrête. Les manifestants, une centaine, occupent alors la voie pendant au moins une demi-heure. Les gendarmes présents cherchent à faire évacuer les rails, mais les slogans fusent et la plus grande partie s'assoit, rendant impossible la dispersion.
Au bout d'un bon paquet de slogans ("la retraite, pas l'arthrite", "la retraite à 20 ans pour faire l'amour plus longtemps", "pour les jeunes, la galère, pour les vieux, la misère") et de chansons, et un pourparler police-NPA, les parapluies et cirés lèvent le camp.
Sur le bord de la voie, un retraité avec sa pipe, regarde : "Ça me rappelle le bon vieux temps, quand on bloquait la voie tous les dimanches matins pour que la gare de Quimperlé ne soit pas une gare-fantôme...". Et c'était avec Louis le Pensec, l'un des quelques élus présents à la manif de ce 2 octobre pluvieux.