Ça y est, la navigatrice a enfin pu mettre le cap sur Tahiti. Elle s'est élancée de San Francisco à 10 heures 32 minutes et 2 secondes (heure locale), soit à 19 heures, 32 minutes et 2 secondes (heure française). Anne Quéméré a pu prendre le large sous un grand soleil San Franciscain, loin de l'incroyable effervescence des élections présidentielles... C'est le départ d'une grande aventure, le départ du Défi Adrien.
Nul doute, l'attente en valait la peine. Car ce matin, toutes les conditions météo étaient de la partie pour le départ du Défi Adrien : un grand soleil et un vent de secteur Nord/Nord Ouest soufflant à 20/25 nœuds. Ce même vent devrait souffler pour les trois jours à suivre le long du 123° ouest. De quoi porter Anne au-delà du rail des cargos.
Un départ magnifique Le soleil radiait ce matin sur la « City of the Bay » . Et le vent était de la partie aussi. Bref que demander de plus pour l'amorce de ce défi Adrien. Après un dernier briefing et les ultimes réglages à bord de son Oceankite, Anne Quéméré a été remorquée jusqu'au point de départ situé sous le Golden Gate. De là, la navigatrice a commencé toutes les manœuvres nécessaires à l'envol de son aile : pomper les boudins de son aile de Kite, tendre les fils qui la relient à son aile, lever l'ancre… Et la dernière étape la plus délicate sûrement : faire lever son aile. En tout, il lui aura fallu 45 minutes avant de vraiment s'élancer.
Good Bye Une fois son aile en l'air, la baroudeuse a salué les quelques personnes venues la soutenir pour son départ et ce malgré l'appel général à rejoindre les bureaux de vote pour élire le nouveau président. Anne s'est contentée d'un: « Salut ! Et on se revoie vite à Tahiti, hein ? » . Pas de fausse modestie non, juste l'enthousiasme de celle qui n'attendait plus que cela : « C'est l'accomplissement du projet. Ça y est enfin, nous y sommes. Rien n'était gagné pour être sur la ligne de départ. Ce n'est pas aussi simple que ça à mettre en place. Ça a pris beaucoup de temps, beaucoup d'énergie, beaucoup de conviction et de motivation. Et maintenant j'y suis. C'est fou, c'est fort. » Petit à petit, ce bateau déjà si minuscule (5,50 mètres) s'est éloigné, laissant derrière lui les marins venus saluer la baroudeuse.
Ces prochaines heures, la navigatrice devra faire attention aux cargos présents en nombre sur sa route. Le but du jeu des trois prochains jours réside maintenant dans le fait de rejoindre au plus vite les alizés, ces courants chauds qui accompagneront, on l'espère, la navigatrice tout au long de son aventure.