Il faut être fou comme les militants de la langue basque ou de la langue bretonne pour organiser des événements pareils, qui mobilisent tant de militants, de coureurs, d'enfants, d'écoles, de bénévoles, de...
Aujourd'hui vendredi, la Redadeg va partir du pays nantais, pour son cinquième tour de Bretagne avec sur 1700 kilomètres des moments de grande solitude la nuit avec quelques coureurs chevronnés qui verront au détour d'un chemin, d'une route, un autre coureur attendre, un musicien jouer de sa cornemuse, des jeunes costumés avec des lanternes.
Et puis, des moments émouvants avec les petits et les grands courant ensemble, une vieille dame avec un petit garçon, un député avec la dame de la cantine, la fierté d'avoir réalisé ensemble ce qui paraissait en 2008 un rêve de fous.
Sécurité, promotion, clips vidéos, tee-shirts,coordination entre les vendeurs de kilomètres et les associations, villes étapes : un seul permanent coordonne des centaines de bénévoles qui pour nombre d'entre eux bloquent des vacances ou se rendent disponibles, pour cette grande oeuvre collective.
Korrika, redadeg : un événement populaire ? Au Pays basque, oui, en Bretagne, l'événement ne laisse pas indifférent.Il est à la fois sportif et culturel, il change de l'image du militant de fest-noz et des cours de breton, il établit une "communauté de pratique" qui permet de vivre en breton, de communiquer, d'organiser ensemble une vie en breton pour l'avenir d'une langue que les pouvoirs publics voudraient voir reléguer au titre du patrimoine et des vieilles pierres, bon pour figurer sur une boîte de "Traou mad" ou de Tipiak.
La Redadeg, c'est tout le contraire, c'est le pari d'une revitalisation possible, conscient de ses limites, mais qui dit que la fête, l'effort collectif, la mise en synergie des volontés de chacun peuvent soulever des montagnes, scolariser des enfants dans la langue du pays, accueillir l'autre, grandir le nombre de locuteurs, et grandir tout court...