C’était le mot d’ordre scandé lors de la réunion du 1er mars qui était organisée pour présenter l’appel de militants de 17 pays d’Europe à la solidarité avec le peuple catalan et avec les peuples de l’Etat espagnol et à la libération des prisonniers politiques catalans.
Deux représentants des peuples catalans et basques participaient à ce meeting. L’une, conseillère municipale de Barcelone et ancienne députée au Parlement Catalan, déclarait que, depuis la dictature franquiste, la culture démocratique n’avait pas pris racine dans l’Etat espagnol. Les comportements récents des autorités espagnoles sont là pour le prouver : extrême violence de la police nationale et de la Guardia civil (gendarmerie), transfert de policiers venant de tout l’État espagnol, détention arbitraire de responsables du gouvernement catalan, mise sous tutelle de ce gouvernement, fermeture arbitraire de sites web, contrôle de la télévision, perquisitions, etc. Le péché originel a été l’accord avec la dictature en 1978 qui n’a pas assuré la transition mais a été plutôt une transaction entre les élites franquistes et les élites non-franquistes excluant tout droit aux peuples d’Espagne d’exister. Un parallèle peut être fait pour la France avec la transaction, à la libération, en 1945, entre les élites pétainistes et les élites non-pétainistes maintenant nombre des premiers dans les cadres de l’Etat français et lui conservant de fait sa structure monarchique excluant tout droit aux peuples de France d’exister.
Le représentant basque, emprisonné sous la dictature, disait qu’en 2018, le régime franquiste se poursuit sous la monarchie castillane. Et réclamait tout comme les Catalans, une république basque libre.
Une première avocate constatait une dérive politique autoritaire conduisant à la non-séparation des pouvoirs et de fait à la judiciarisation de la politique qui a pour résultat de convertir ses adversaires politiques en délinquants. Le deuxième avocat, président d’honneur de la Fédération internationale des ligues des droits humains, Fédération plutôt habilitée à traiter de pays barbares, ne s’attendait à en trouver en Espagne et en Europe (allusion à la Turquie). Il rejoignait sa collègue dans le constat d’une violente judiciarisation de la politique et trouvait scandaleux d’emprisonner ceux et celles qui revendiquent le droit à l’indépendance.
Les représentants politiques et syndicaux français qui ont pris ensuite la parole constataient que peu de partis, syndicats, associations françaises s’étaient mobilisés pour se solidariser avec la République Catalane. Ils intervenaient, faut-il le dire, à titre personnel leur parti ou leur centrale ne s’étant pas prononcés. Le droit des peuples à décider de leur avenir ne semble plus être d’actualité dans la France d’aujourd’hui. Et s’ils reprennaient en choeur le mot d’ordre “République Catalane, Républiques dans toute l’Espagne”, aucun n’a eu l’idée de le décliner pour la France: “République Corse, Bretonne, Républiques dans toute la France”!