Condamnation sans nuance de l'État français par les Collectivités Territoriales européennes mise à part, il est difficile en ce moment de supporter tant d'indifférence de la part des Instances européennes. Mais aussi et surtout, de la part des élus bretons, de ceux qui, à Paris, défendent encore cette soi-disant république et cherchent désespérément une identité en écrasant celles qui existent, moulées pourtant dans une tolérance séculaire ; de continuer d'accepter que la loi permette d'insulter les citoyens - bretons - que nous sommes. Autrefois traités de "ploucs” et combien d'autres noms d'oiseaux moins reluisants, aujourd'hui d'"analphabètes", alors que nous sommes la première Académie de France pour ses résultats au bac et la deuxième dans le domaine de l'édition. Et voilà qu'au beau milieu d'une pantalonnade qui ose s'appeler une campagne présidentielle, on vient de ressusciter Bécassine !
Trop de jacobinisme, trop de centralisme, sourds aux demandes et aux manifestations de toutes sortes. Qu'enfin toutes ces instances, dites démocratiques, – y compris les droits de l'homme français : s'ils nous défendaient, ça se saurait ! - prennent enfin la mesure du ras l'bol qui nous submerge tous, et à juste raison.
Des associations bretonnes ont organisé des manifestations massives - jusqu'à 40.000 participants - ; contacté les élus, les instances adéquates, UNESCO et ONU comprises, monté des dossiers, les ont expédiés aux États européens, eux dont l'État français exige qu'ils respectent des lois que celui-ci a signées mais n'applique pas à ses peuples… Il est vrai que pour Paris, il n'y a qu'un seul peuple ! Le peuple breton n'existe pas, pas plus que les autres peuples de l'Hexagone.
Armand Jung, alsacien, et Jean-Jacques Urvoas*, breton de Kemper, ce dernier aujourd'hui Garde des sceaux, avaient préparé un texte de loi. Pourquoi ce texte ne serait-il pas discuté maintenant ? Un texte présenté pendant la campagne présidentielle de Hollande sous le titre que nous reprenons pour cet écrit : "En finir avec l'exception française". ???
La révolte serait-elle la seule solution pour se faire entendre ?
Mais de grâce, que les élus bretons ne viennent pas nous dire qu'ils ne connaissent pas ce que nous demandons car la patience est à bout.
Voici en objet, le tableau annuel des dossiers et courriers expédiés par Galv Karaez et qui pour l'heure, comme ceux des autres associations bretonnes, restent sans suite. Tableau Excel en PDF.
De 2000 à 2015 : 7.497 courriers et dossiers sans réponse.
À votre appréciation.
* Jean-Jacques Urvoas, député du Finistère, président de la Commission des Lois 2012-2016.
(voir le site) de la fondation Jean Jaurès : proposition de loi complète sur les Langues et Cultures Régionales, préparée pour être déposée devant l'Assemblée Nationale.