Le collectif «Du breton dans ma télé ! / Brezhoneg 'barzh an tele !» et le collectif « Démocratie, droits de l'Homme » - Appel de Carhaix - viennent de saisir la Cour Européenne des droits de l'Homme afin de voir condamner la décision de France 3 de mettre un terme à la diffusion en langue bretonne sur le département de Loire-Atlantique de l'émission «Red an amzer».
En effet, la Loire-Atlantique ne reçoit plus la moindre émission en breton.
Cette décision prise au mépris des obligations légales de la chaîne, de l'avis du CSA (Conseil Supérieur de l'Audiovisuel) et plus largement des grands engagements internationaux de la France, - entérinée par la Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations, (HALD) ! - s'inscrit dans les décennies écoulées de politique d'éradication progressive de l'identité bretonne de Loire-Atlantique, un département breton coupé de la Bretagne par le gouvernement de Vichy.
Pire, s'inscrivant dans l'habitude centralisatrice de l’État français qui tranche, décide, et décrète au mépris de la démocratie, pour qui la Loire-Atlantique ne fait plus partie de la Bretagne, la chaîne motive la suppression d'émission par le découpage territorial arbitraire!
C'est ainsi que l'injustice repose sur l'injuste découpage territorial sur lequel les Bretons n'ont jamais été consultés.
Au-delà de l'atteinte aux Droits de l'Homme, mesurons toute l'absurdité de la décision de la HALD, décision prise aux antipodes de ce pourquoi cette entité a été créée. La Loire-Atlantique, dont la partie ouest du département fut profondément marquée par la langue bretonne, ne bénéficie plus de la moindre émission de télévision dans cette langue, alors que les habitants d'Ille-et-Vilaine, qui n'ont jamais parlé breton, peuvent accéder à ces programmes.
Dans un processus - unique en Europe - de substitution identitaire, la langue bretonne ne figure plus à l'université de Nantes ni aux épreuves du baccalauréat. La Région artificielle déploie sa propagande envers la jeunesse, avec le produit des impôts de ceux qu'elle réprime.
C'est ainsi que l’État français – qui se défend d'interférer en quoi que ce soit dans les médias publics – ordonne et éradique peu à peu de ce territoire, histoire et culture bretonnes, pour «fabriquer» de bons «ligériens». De ce fait, le quotidien des Bretons de Loire-Atlantique est celui d'une atteinte permanente à la diversité culturelle.
Tels sont les griefs invoqués qui tiennent : — à la violation de la liberté d'expression, — à la violation du droit à la vie privée, — au manquement au principe de non-discrimination.
Espérons que cette situation inacceptable, intéresse le juge européen.