L'Homme est un profiteur né c'est entendu, mais parfois on peut être encore surpris de tant d'inventivité. «Le journal du Golfe» de ce mois nous l'apprend : l'Office du Tourisme 56 a juré ses cent mille bondieux en apprenant que la marque «Golfe du Morbihan» avait été déposée à l'INPI (Institut National de la Propriété Industrielle). Il est vrai que la raison de cette colère est on ne peut plus justifiée car désormais il est interdit d'imprimer sur un tee-shirt ou une quelconque tasse la dite phrase sans devoir acquitter son écot aux sociétés «Terre Neuvas» ou encore «Bretagne Beauté Bio» chacune dans son domaine. Tout rempli de vengeance, l'Office du Tourisme en a profité pour déposer en douce «Le Golfe du Morbihan» ce qui promet de belles batailles juridiques. Mais la consultation du site de l'INPI nous permet de biens curieuses découvertes : «Ya» est un nom déposé par un société chinoise alors que «Breizh» l'est pas deux sociétés bretonnes. L'une d'elles, Sun Breizh, de Saint-Malon-sur-Mel détient, par exemple, les droits concernant toute impression sur des «papiers, tracts, publicité» en tout genre alors que l'autre détient les droits sur les tee-shirts. En théorie, lors de la prochaine manifestation bretonne, les organisations devront se passer du dit mot sur leurs tracts.
De même, les mots «Breizh Republik» sont déposés. «Bretagne Breizh 44», «Euskal Herria EH», «Euskal Herria 64» ainsi que les fameuses plaques 44BZH sont toutes aussi déposées par le même petit filou, Thierry Laborde, ressortissant des Pyrénées atlantique. Les noms «Corsica», «Palestine», «ETA» et même «Al Qaida» sont également protégés (le dernier par une société parisienne). Tout occupé à son djihad, Ben Laden n'aura même pas eu l'intelligence de déposer son petit business.
Bien entendu, «Roazhon», «Kenavo», «Demat», «Gallo», «Diwan», «Bzh», «Gwenn-ha-du» sont tous des marques déposées. Le terme «Brezhoneg» est encore libre, par contre le terme «Brezoneg» est passé sous la barbe de Fañch Broudig en devenant propriété de la société de biscuits Dréan de Guégon (56). Le patrimoine naturel breton n'échappe pas à la grande braderie avec les marques déposées «Brocéliande» et «Bréhat», alors que «Ouessant» est propriété de nombreuses sociétés françaises telles que Décathlon, Citroën et Trigano, chacune pour sa partie.
Le conseil régional des Pays de la Loire, à qui personne ne demandait rien, aura réussi à gaspiller l'argent du contribuable en faisant protéger «Pays de la Loire» et même «72 + 44 + 53 + 85 + 49 = 1 REGION DES PAYS DE LA LOIRE NOUS NE FAISONS QU UN WWW.CR – PAYS-DE-LA-LOIRE.FR.». L'extraordinaire potentiel commercial des PdL est ainsi intact.