Prenez une chapelle à l'acoustique impeccable, une petite équipe d'organisateurs, un violoncelle, un artiste qui veut honorer un chanteur de tradition et...
Le miracle opère. Dans une chapelle restaurée, la dernière encore debout de la commune (trois autres ont disparu), les 120 personnes respectent un silence quasi religieux, écoutent. Et quand le rythme s'accélère, ils répondent, en breton, tout naturellement. Il est de ces instants magiques que les chanteurs de tradition savent ménager : l'écoute de Maria Calvar, décédée en 1991, de Loeiz Herrieu en 1917, deux poèmes de Xavier Grall et de Naig Rozmor, et des chants que le violoncelle sert discrètement, et qui s'efface parfois pour laisser place aux chanteurs.
Le chant vannetais recèle des richesses immenses. Et ce soir, dans la petite chapelle d'Arzano, les auditeurs restent longtemps sous les étoiles commenter ce qu'ils viennent de vivre.
Et au dessus d'eux, comme l'âme de Maria qui plane, une chauve-souris vole du clocher aux champs voisins...