Monsieur le ministre, l’élaboration de la nouvelle PAC pourrait avoir des conséquences lourdes sur l’élevage avec comme corollaire des effets en termes d’emploi, de vitalité des campagnes, de protection de l’environnement et de souveraineté alimentaire. Le modèle productif qui est celui l’ouest de la France repose sur une polyculture élevage et sur des fermes familiales de tailles moyennes dont les externalités positives sont bien connues. Or ce système est aujourd’hui gravement menacé du fait des faibles rémunérations de l’élevage (moins de 20 000 € annuels par exploitant). Chaque jour des éleveurs cessent leur activité et les terres vont trop souvent à la végétalisation. Le risque est grand de voir ces espaces se transformer en zone uniquement de cultures. Nous souhaitons au contraire préserver l’élevage en le réorientant sur des productions à plus forte valeur ajoutée et à moindre externalités environnementales.
La PAC est un instrument pour favoriser ce type d’agriculture or les sommes du premier pilier de la PAC sont passées de 571 millions en 2006 à 425 millions en 2019. La dernière PAC avec la convergence des aides et la suppression de la plupart des aides couplées ont provoqué une baisse importante des revenus.
Nous avons été saisis par nos agriculteurs qui demandent à ce que le paiement redistributif au 52 premiers hectares passe de 10 à 20 % du premier pilier de la PAC. Cet accord avait été validée par Stéphane Le Foll et n’a jamais été mis en place. Quelle sera votre attitude face à cette demande ?
Les certifications HVE sont surtout assises sur les cultures. Les systèmes d’élevage ont du mal à se conformer aux exigences de la HVE 3. Il est proposé de mettre en place une HVE 2 plus, tournée vers l’élevage. Où en sont les négociations et quelle sera votre philosophie ?
Enfin, 56 % des chefs d’exploitations ont plus de 50 ans. Dans les 10 années, il faudra renouveler la moitié de ces hommes et de ces femmes. Les jeunes agriculteurs ont attiré notre attention sur la nécessité de doubler les enveloppes de jeunes agriculteurs pour faciliter leur installation et éviter les phénomènes de concentration qui sont préjudiciables au modèle familial.
Ce communiqué est paru sur Le blog de paul Molac