Le député écologiste de Bretagne, François de Rugy, reprend l'idée exprimée à intervalles réguliers d'un vote rendu obligatoire pour lutter contre l'abstention.Il n'est pas innocent de proposer de rendre obligatoire l'exercice d'un droit. Car on peut se demander ce qui ne va pas, de l'offre politique ou des récepteurs de l'offre ?
François de Rugy dit : « J'en ai un peu assez qu'à chaque élection on se lamente, qu'on se mette à pleurer sur l'abstention et qu'on ne fasse rien... La loi reconnaissant le vote blanc existe, donc, on peut s'exprimer si l'on est pas content », mais, « si on veut davantage de légitimité pour les élus et plus de sens pour le vote, il faut le rendre obligatoire », par " une amende de 35 ou 22 euros ".
Un autre Nantais, Pascal Praud, chroniqueur sur RTL, lui a répondu que les politiciens devaient s'interroger sur leurs responsabilités : " Prenons les départementales, par exemple. On demande aux électeurs de voter pour des conseillers dont on ne connaît même pas le champ d'application. Il sera défini au moment de la réforme territoriale, en juin prochain ? C'est une blague ! ".
Les hommes politiques de droite sont moins réceptifs, sans doute parce qu'ils instrumentalisent moins la République qu'ils ne confondent pas autant avec la démocratie. 150 députés socialistes, dont Jean-Marc Ayrault et Manuel Valls, avaient proposé une loi pour le vote obligatoire.
Il est probable que, conformément à leurs penchants idéologiques, les députés de gauche vont voter la proposition de F. de Rugy qui va réintégrer la majorité avec ce cadeau de bienvenue.
La mesure, bien dans l'esprit d'une république autoritaire, sera applicable en juin pour les régionales où la participation devrait régresser dans des périmètres hors-sol. Une occasion pour manifester son mécontentement, puisque les votes blancs seront comptés à part.
Christian Rogel
Licence pour reproduction intégrale, sous condition de mention de l'auteur et l'Agence Bretagne Presse