Le 7 mai prochain nous connaîtrons le successeur de François Hollande, le futur président de la république française.
Cette élection est importante pour nous, Bretons, car l'avenir de notre région peut prendre des directions différentes en fonction du programme et de la personnalité du prochain locataire de l’Élysée.
Un petit retour en arrière pour commencer.
La primaire de la gauche a vu l’élimination de l'ancien premier Manuel Valls. Je doute que cela soit par délicatesse, mais la presse n'a jamais souligné le fait que Valls ne possédait nullement l'envergure d'un homme d'Etat (pas plus que Baroin). Certes, son positionnement, sens des réalités, autorité, etc, était cohérent mais tout cela manquait manifestement d 'épaisseur, de fond et d'imagination. Valls se surestime beaucoup et c'est sa force.
Hamon rêve de relever encore et encore les dépenses publiques, qui atteignent déjà 55 % du Pib de notre pays, d'augmenter les impôts, de laisser filer la dette et de disputer, dans l'OCDE, la médaille d'or des dépenses publiques à la Finlande, pour des résultats peu probants (en France, chômage, école ...), au risque d'asphyxier encore plus l'activité économique de notre pays. Mme Apperé, maire de Rennes, Mme Lebranchu, Mr Cuillandre maire de Brest, le soutiennent pourtant, étonnant ! (1)
En réalité nous vivons, droite et gauche confondues, dans un système socialiste, et si cela fonctionnait mieux, cela ne serait pas en soi pour me déplaire. Mais les Mélenchon ou Hamon nous proposent ni plus ni moins qu'un retour au bon vieux communisme, qui, nulle part, n'a fonctionné, et qui fera décrocher la France ... et la Bretagne avec elle.
La solution à un problème n'est pas d'augmenter sans fin le nombre des fonctionnaires, de nationaliser, de fonctionnariser de plus en plus les citoyens, de pourvoir aux emplois quand ce sont les entreprises qui ont cette vocation, de distribuer l'argent public plutôt que de s’attacher à résoudre les problèmes.
Mais les rêveries de ces deux-là ne tourneront pas au cauchemar, car ils ne seront pas élus, ensuite Hamon pourra réduire à quia le PS dès qu'il en prendra les commandes.
La vraie révélation de ces primaires de gauche fut de Rugy dont malheureusement la notoriété accusait un profond retard, qui ne fut pas entièrement comblé. Rejoignant Macron, il sera sans doute ministre.
A droite, l'image de probité de Fillon a été sans doute définitivement altérée. Sa collusion avec Sarkozy pour éliminer le plan J(uppé), le choix de Baroin, un homme sans expérience, comme futur premier ministre, lui-même et son équipe, Retailleau notamment, hostiles à la réunification et aux langues régionales, des jacobins dans l'ensemble, son goût pour le récit national (2), occultent une réelle compétence et un programme, certes classique et peu original, mais apte sans doute à sortir la France de l’ornière.
Marine le Pen, qui rêve de supprimer les régions, n'a aucune empathie pour la culture bretonne. Après avoir développé considérablement l’audience du FN et sa « respectabilité », elle a, à mon sens, commis une erreur stratégique en enfourchant les vieux démons de l'isolationnisme et du protectionnisme, en voulant casser « l’Europe », en menaçant de sortir de l'Euro, en s'acoquinant avec l'inquiétant Wilders et autres personnages douteux, en approuvant le Brexit et les absurdes personnages qui l'ont promu, en célébrant Trump et en visitant Poutine.
Dans le concert international, cette France de 60 millions d'habitants, murée dans ses frontières, ne pèsera pour rien, quand l’Europe, avec ses graves défauts, tient la dragée haute aux États-Unis et à la Chine, malgré son inconsistance politique actuelle. En fait, la mondialisation existe depuis des milliers d'années, c'est le Garum « breton » exporté dans l'Empire Romain, les vases étrusques et vénètes importés en Armorique, l'ambre de la Baltique diffusant dans toute l’Europe, l'or irlandais et le cuivre celtibère convoyés le long des côtes. Quant à la productivité, elle n'a jamais cessé de croître depuis l'invention de la pierre taillée et du feu, en passant par la roue, le moulin à vent et la machine à vapeur, n'en déplaise à Hamon ; et l'emploi a augmenté sans discontinuer depuis la préhistoire, malgré toutes les révolutions technologiques !
Marine Le Pen ferait courir un grand danger à la Bretagne. J'ose croire que ses excès idéologiques effraieront ses propres électeurs, qui après tout demandent essentiellement du travail dans la sécurité, et qu'ils causeront sa perte.
Juppé, le favori des sondages, éliminé, Fillon empêtré, Marine Le Pen dépassant les bornes, Hamon et Mélenchon heureusement défaits, une fenêtre de tir exceptionnelle s'ouvre pour la Bretagne avec la possible réussite de M. Macron (3).
Bien sûr il est jeune, bien sûr, il manque d'expérience, mais les Français sont élitistes, et je m'en réjouis. Dans la Cinquième République, ils ont toujours choisi des personnalités remarquables, même si elles étaient controversées, non pas des bonimenteurs de foire comme Farage, Johnson, Trump et autre Wilders.
Macron, à Quimper, a remis la Loire-Atlantique en Bretagne (7). Il a rendu un hommage appuyé à Le Drian qui sera sans doute de son gouvernement, de Rugy le rejoint ainsi que Molac, Richard Ferrand, secrétaire général d'En Marche ! et bien d'autres personnalités, de droite ou de gauche, favorables à la réunification, que du beau monde pour défendre la Bretagne. (4/5 et 6)
Et bientôt, ce seront peut-être ces hommes qui chuchoteront à l'oreille de Macron, pour le plus grand bien de notre région.
Notes
2. «l'histoire est une suite de mensonges sur lesquels tout le monde est d'accord », kent Anderson, Sympathie for the Devil
5. D'autres élus bretons favorables à la réunification et à Macron : Alain Madelin, Pierre Méhaignerie, Bernard Poignant, Paul Molac, Gwendal Rouillard, Corinne Erhel, Annie Le Houérou, Yannick Botrel ...
6. L'auberge Macron : (voir le site)
7. Voir ABP : (voir le site)