Voici un mois, EDF a réuni une vingtaine de maires et conseillers communautaires de la Communauté de communes du Yeun Elez (Monts d'Arrée) pour une réunion d'"information" sur l'opportunité de la construction d'une centrale à gaz à Brennilis, suivie du vote d'un "simple" avis par les conseillers communautaires : 18 pour, 1 contre et 3 abstentions. Carotte financière ou souci du bien public ?
Entre-temps, la CC du Yeun Elez repousse la proposition par des élus de La Feuillée de tenir dans les plus brefs délais pour les élus une réunion d'information par une source autre qu'EDF.
Des discussions avec certains de ces conseillers témoignent de la profonde méconnaissance qu'ils ont du dossier. Pourtant, ces choix, si le projet est accepté et mené à terme, vont profondément affecter la vie de ce secteur et au-delà. Avec un potentiel de création d'emplois somme toute dérisoire et des retombées financières pour le moins hypothétiques.
Il est donc vital d'informer la population comme les élus sur les dangers environnementaux et sur l'absurdité économique de tels projets (Briec est également pressenti, par un autre opérateur), de respecter la démocratie et d'engager la réflexion sur des projets industriels alternatifs basés sur des énergies autres que fossiles sur le site de Brennilis.
Une réunion publique se tiendra le vendredi 18 novembre à Brennilis, conjointement organisée par l'association Bevañ e Menez Are et le collectif Gaspare, dont les représentants expliqueront la logique de ce projet et les raisons pour lesquelles ils s'y opposent.
Salle polyvalente. Organisée par « Vivre dans les Monts d'Arrée », Bevañ e Menez Are et le collectif Gaspare
– La Bretagne gagnera en indépendance énergétique : Faux
97 % du gaz (énergie fossile donc chère) est importé, principalement de Russie ou du Maghreb. En plus des aléas politiques, nous sommes à la merci des fournisseurs et de leurs prix.
– C'est une catastrophe pour le climat : Vrai
La centrale, dont l'activité ne saurait être inférieure à 8 mois par an, émettrait chaque jour 3.900 tonnes de CO2, principal gaz à effet de serre. La quantité de CO2 rejetée quotidiennement correspond à celle émise par 700.000 voitures parcourant 40 km par jour. Soudainement on ne parle plus du Grenelle de l'environnement...
– C'est un plus pour l'emploi : Faux
La centrale n'emploierait qu'une trentaine de personnes pour produire une électricité que l'on gaspille. Des mesures d'économie et d'isolation généreraient bien plus d'emplois (électriciens, chauffagistes, frigoristes, architectes, ingénieurs, couvreurs...).
– La centrale utiliserait beaucoup de produits chimiques : Vrai
La centrale utiliserait lors de l'exploitation de grandes quantités de produits chimiques: ammoniac, acide chlorhydrique, hypochlorite de sodium, acide sulfurique... Ces produits se retrouveront en grande partie dans l'environnement (air et eau).
– La centrale serait une menace pour la qualité de l'air : Vrai
Malgré les filtres et catalyseurs, il y aurait des émissions de NO2, SO2 et microparticules ayant un impact direct sur l'air que nous respirerons et donc sur notre santé (système respiratoire et cardiovasculaire, muqueuses, augmentation des risques de cancers,...). Impact direct également sur l'agriculture à cause des pluies acides.
– La centrale utiliserait beaucoup d'eau : Vrai
Elle utilisera de 300 à 600 m3/h, soit un minimum de 1.400.000 m3/an. Par comparaison, une famille de 4 personnes consomme environ 120 m3/an. Un tiers serait rejeté chaud dans ce même milieu. Où sera puisée cette eau ? Quel impact sur le milieu aquatique ?
– La centrale serait un plus pour les familles et les PME : Faux
La facture énergétique pèse lourd sur les budgets. Avec le prix des énergies fossiles qui ne cessera d'augmenter, seule une politique de diminution de la consommation d'énergie permettrait d'alléger le budget des Breton-ne-s. Pourquoi pas une prime à la casse pour les "grille-pains" (convecteurs électriques) ? Trois ampoules classiques changées en basse consommation par famille en Bretagne feraient l'économie de 400 MW/an. Il faut maintenir les tarifs incitant aux économies (options EJP et TEMPO) et les étendre à tous les opérateurs. Ce sont des exemples parmi d'autres.
Il est inutile, dangereux et coûteux. Les citoyens bretons, comme les autres, n'existeraient-ils que pour payer des factures, signer des chèques et subir les nuisances sans se poser les vraies questions ni réagir ? NON !
Venez nombreuses et nombreux !
Contact : vimonda [at] laposte.net
Site internet Gaspare : (voir le site)