— Suite du Journal de Campagne de Jean-Charles Perazzi. Début ( voir notre article )
« Bon. Trente-cinq ans de journalisme dont un quart de siècle sur les routes de Bretagne, font que je n'ai aucun appétit pour les discours, les dépôts de gerbe, les minutes de silence, les coupures de rubans, les poses de premières pierres et autres manifestations à caractère symbolique. Mais personne n'est à l'abri de ses contradictions. Je confirme donc, comme dit dans une précédente chronique : “Jean-Marie Kerloc'h de Plogoff avec ses compatriotes, a droit à l''édification d''une statue dans sa commune”.
Et d'autres méritent aussi d'être statufiés qui ont marqué de leur empreinte l''histoire plus ou moins récente de notre pays. J'y reviendrai ».
René Vautier est du nombre.
Nous l'avons accueilli avec émotion mercredi dernier devant la mairie de Quimper. Il venait faire don à la ville de "Et le mot frère et le mot camarade". L'un des nombreux films ("Afrique 1950" ( voir notre article ), Avoir vingt ans dans les Aurès", "La folle de Toujane", etc.) dans lesquels il dénonce la bêtise des guerres, toutes les guerres, les ravages du colonialisme, l'injustice, l'exploitation de l'homme par l'homme, le saccage de la nature, le mépris des minorités. Avec un courage, une détermination, une vision des événements qui sont le propre des hommes épris de justice et de vérité. Stéphane Hessel, Edgar Morin et bien d'autres font de même.
L'homme (83 printemps) ploie un peu sous le poids des ans ; il a gardé intacts sa capacité d'indignation, son humour.
Quelques nuages assombrirent un temps notre vieille amitié. Pour un malentendu entre lui et les militants bretons, malentendu dont je fis état dans une chronique. Du passé...
L'homme, combattant infatigable et... pacifiste, ne songe toujours pas à déposer sa caméra. Tant mieux. Par les temps qui courent, on a toujours besoin de toi, l'ami.
"Chonchon" Perazzi