Contrairement à ce que l'on croit souvent, le réveil politique, économique, social et culturel de la Bretagne ne date pas des années 1950, ni même du XXe siècle. Bien des tentatives ont été ébauchées avant. Sur le plan artistique, après une période d'effacement des arts plastiques, un réveil se manifeste, d'abord initié par des artistes venus des villes et de Paris découvrir la Bretagne « authentique ». Puis le mouvement s'implante et s'intègre à la dynamique bretonne dès le 3e tiers du XIXe siècle. Lorsque la guerre 1914-1918 éclate, des talents novateurs se manifestent déjà dans la sculpture et la peinture. Dans les années 1920, le mouvement des Seiz Breur tente de fédérer des créateurs dans de nombreux domaines, notamment les arts décoratifs. A côté de lui et avec des influences réciproques, de nombreux autres créateurs émergent, soutenus par la revue La Bretagne touristique et les éditions O.L. Aubert avec une force qui rappelle le courant Arts Déco et le Bauhaus allemand.
Les innovations en matière d'architecture touristique, religieuse et même d'édifices publics sont nombreuses et marquent encore notre environnement. Les maisons néo-bretonnes des années 1960-80 doivent beaucoup à ces créateurs des années 1930. Après une phase d'oubli et de regard quelque peu condescendant , l'héritage de cette renaissance est maintenant mieux connu et reconnu, sous réserve d'inventaire.
Pour aborder ce sujet passionnant mais immense, et donner envie au public d'aller plus loin, Olivier Caillebot et Jean-Jacques Monnier ont à nouveau choisi l'interview et l'utilisation du multimédia, qui permettront de découvrir de nombreuses créations souvent oubliées ou méconnues avec l'appui de projections de photos et d'extraits filmés, en partie issus des 5h 40 de film issus des 2 DVD « Connaissance de la Bretagne ».
Brest, faculté Ségalen, salle A 222, entrée gratuite, mardi 9 juin, 17 heures.