Lors de l’inauguration, à Mellionnec, de la 6e exposition de sculptures contemporaines «Kizellañ, un bourg à sculpter» Jean–Yves Le Drian a annoncé l’acquisition par le Conseil régional d’une des sculptures présentées. Sa décision est apparue comme un geste symbolique, fort, de reconnaissance des artistes. Elle a fait de plus la démonstration de la volonté du Conseil régional de participer à la promotion d’un art hautement créatif.
On ne peut manquer de rapprocher cette intervention de l’annonce, quelques jours auparavant de la création du nouveau logo de la Région.
Sans vouloir entrer dans l’analyse technique sur le plan de la communication du logo qui a été présenté, il est évident que ce dernier n’est ni moderne, ni dynamique et peu représentatif, malgré qu’il en soit dit, de la Bretagne.
Du fait des ambitions que, légitimement, il doit porter, il faut rappeler que la création d’un logo est un moment très important pour une entreprise, une collectivité.
Cette création doit faire l’objet d’un long travail en amont - ce qui est déjà de la communication - pour saisir tous les enjeux en cause et ensuite transformer la réflexion réalisée sur les plans concernés, en une réalité graphique, en terme d’image, qui soit à la hauteur justement, de tous les objectifs exprimés.
Sans préjuger ni mettre en cause les qualités professionnelles des personnes qui l’ont créé, il apparaît que l’occasion était belle de faire la démonstration de la richesse de la Bretagne en créatifs professionnels, autant en nombre qu’en qualité. Certains ont d’ailleurs sans doute encore, dans leurs archives, les travaux déjà réalisés par eux lors de la précédente étude, qui n’avait pas été menée à terme, commandée par Josselin de Rohan, avec très peu d’enthousiasme.
Le fait de déclarer que le but recherché, en confiant la réalisation du logo aux services de la Région «était que l’opération ne coûte rien» ne semble pas très cohérent et encore moins responsable par rapport aux enjeux.
Avoir exclu les graphistes professionnels et les agences spécialisées du champ d’une telle démarche semble par contre avoir pour eux… un coût non apprécié et leur porter… un mauvais coup, au moins en terme de perte d’image et à de notoriété. Cela par leur propre institution régionale. Cela aurait pu être, au moins pour l’un d’entre eux une référence. En tout état de cause cela peut démontrer le manque d’égard et d’intérêt porté à une activité significative de notre Région.
Pour que le bon sens reprenne tous ses droits ne faut-il pas que le projet présenté soit remis en cause ?