L'eurodéputé László Tkés, représentant la minorité hongroise de Transsylvanie a déclaré, lors d'un entretien au journal roumain Ziua, que le Kosovo est "un modèle" pour les Magyars de Transylvanie. Selon Tkés, il ne s'agit pas de proclamer l'indépendance du Székelyföld (zone de Transylvanie où les Hongrois sont les plus nombreux) mais bien d'obtenir une autonomie territoriale qui leur permettra de s'auto-administrer.
Tkés, qui a obtenu un siège au Parlement européen l'année dernière comme candidat indépendant, a affirmé que "le cas du Kosovo n'est pas singulier" et que, par conséquent, on peut chercher des solutions politiques similaires pour d'autres minorités. L'indépendance -ou l'union politique avec la Hongrie- resterait une éventualité écartée du fait que le Székelyföld est entouré par le territoire roumain.
Le modèle de la Voïvodine
Une autre possibilité citée par Tkés serait le modèle autonome de Voïvodine. Cette province serbe, comptant une importante minorité hongroise, s'autogouverne malgré le fait que les Serbes y sont majoritaires. En Transylvanie - région qui, dans l'ensemble, est à majorité roumaine - il pourrait être appliqué un modèle semblable, pour Tkés : autonomie pour toute la zone et, en Transylvanie, autogouvernement pour les Hongrois du Székelyföld.
Les Hongrois du Székelyföld bénéficiaient d'un statut d'autonomie pendant la période communiste. Après la fin de la dictature, l'État roumain a refusé d'accorder son gouvernement autonome aux Magyars en argumentant que la moindre décentralisation devrait s'appliquer à l'ensemble des territoires roumains et non à la carte, il suivrait ainsi le modèle espagnol des autonomies.