Un Breton, Olivier Hascoat, quarante ans, est récemment devenu directeur général de MySpace France, chargé de développer cette 'plate forme de socialisation' dans l'hexagone.
Diplômé de l'Ecole des Hautes Etudes Commerciales (HEC) (promotion 1992), Olivier Hascoat a commencé sa carrière au sein du cabinet de conseil McKinsey & Co, en France et à New York. En même temps, il a préparé et obtenu un MBA à Harvard. Cela fait maintenant plusieurs années qu' Olivier Hascoat travaille dans l'univers des médias, du mobile et de l'Internet.
En 2000, il est en effet entré chez Vivendi Universal Net, où il a été chargé du lancement européen de MP3.com, un des premiers sites de diffusion musicale sur Internet, avant de poursuivre sa mission à Los Angeles, où il a participé au développement d'un des premiers services de téléchargement en ligne (eMusic) ainsi que de Rollingstone.com. En 2004, il est passé chez Apple au sein de la Direction du développement européen.
Puis, en 2006, OIivier Hascoat est entré dans le groupe Orange/France Telecom, tout d'abord en tant que directeur des services multimédias, puis au poste de vice-président de la division Marketing mobile grand public, où il a été notamment responsable du développement et de la coordination des " offres jeunes " sur le territoire européen.
MySpace est contrôlé par le milliardaire Rupert Murdoch, 88e fortune mondiale. Né le 11 mars 1931 à Melbourne (Australie), cet homme d'affaires anglo-australo-américain est actionnaire majoritaire de News Corporation, l'un des plus grands groupes médiatiques du monde.
Le développement fulgurant de My Space comme celui de Facebook (inventé en 2004 par Mark Zuckerfer, étudiant à Harvard) est un phénomène social sans précédent. Ces "plates-formes de socialisation" proposent des logiciels en ligne, disponibles gratuitement, qui permettent aux personnes qui s'inscrivent, de créer leur "profil" et d'établir des "liens" avec d'autres internautes par courrier électronique en partageant des photographies et en se regroupant par goûts et par sensibilités philosophiques, religieuses ou politiques. Des"communautés" virtuelles se constituent ainsi autour de ces plates-formes.
My Space fédérerait aujourd'hui plus de 200 millions d'adhérents par mois, essentiellement des jeunes dans la tranche d'âge de 18 à 25 ans ! Ces millions d'adeptes ne craignent pas de livrer sur internet des informations personnelles très complètes sur leur état-civil, leurs diplômes, leur carrière, leurs opinions et croyances, leur statut 'relationnel' (célibataire, marié, vivant avec quelqu'un, etc.) et bien d'autres détails encore, qui valent évidemment de l'or pour les publicitaires. Les individus sont ainsi classés, étiquetés et livrés (par eux-mêmes) à une sorte de super "Big Brother" (par référence au terrible roman "1984" de George Orwell). Certains ('Second Life') vont même plus loin dans le virtuel en s'inventant une autre identité, se mouvant dans un univers parallèle, leur permettant d'assouvir tous leurs fantasmes...
En France, la CNIL (Commission Nationale Informatique et Liberté) a demandé que toutes les données ainsi recueillies sur internet soient effacées au bout d'un certain temps car elles pourraient avoir à terme des effets catastrophiques pour les individus, par exemple au moment d'une recherche d'emploi; les entreprises auraient en effet la possibilité d'obtenir par ce biais des informations très complètes et très personnelles sur les candidats à un poste donné. Or les individus évoluent et on n'est pas le même à 35 ans qu'à 18 ans... Ces évolutions extrêmement rapides présentent bien des caractères inquiétants. Dans l'hexagone, la télévision est allumée dans les foyers durant 20 à 21 heures par semaine, mais on estime que les habitants du pays passent en moyenne déjà 34 heures par semaine devant un écran : télévision, ordinateur, console de jeux, etc., et on prévoit que ce total passera, d'ici 5 à 10 ans, à 70 heures.
Si l'on ajoute à cela, l'omniprésence des portables, aux fonctions de plus en plus nombreuses, qui sont devenus des compagnons permanents, dont il devient de plus en plus impensable de se séparer, même pour quelques jours, on assiste à un phénomène de mise sous contrôle des individus en masse. Une récente étude a montré que 65% des jeunes Anglais âgés de 16 à 18 ans étaient aujourd'hui 'accros' aux communautés virtuelles et que 90% ne pouvaient plus vivre sans leur portable. Le problème pour beaucoup d'entre eux va être de remettre les pieds sur terre et d'affronter la vie réelle...