Les conclusions du rapport des députés Kerlogot et Euzet remises au Premier ministre remettent en cause l’existence même de l’enseignement immersif utilisé dans les écoles Diwan. Que penser de ces phrases mentionnées dans le rapport : « caractère nécessairement facultatif et donc volontaire de l’immersion », « le nécessaire enseignement du et en français sur les trois cycles d’enseignement primaire envisagés comme une globalité », « la langue de communication des établissements ». Dans les écoles Diwan l’immersion n’est pas facultative, elle est la méthode pédagogique de l’enseignement prodigué dans les écoles. Le français n’est pas présent dans les trois cycles, il est introduit en CE1 et va croissant jusqu’à la fin du CM2 ; quant à la langue de communication au sein des écoles c’est le breton qui est utilisé, quand cela est possible, pour consolider l’immersion dans la langue en dehors des cours.
Monsieur Kerlogot connaît parfaitement le fonctionnement de Diwan, il est passé par le centre de formation de ces écoles et c’est en toute connaissance de cause qu’il propose de vider le système pédagogique de ce qui en fait sa force : la présence importante du breton au quotidien pendant les cours et en dehors des cours pour arriver à un bilinguisme le plus équilibré possible en fin de CM2.
Les bons résultats obtenus aux examens par les élèves de Diwan confirment la qualité de cet enseignement, tant en français qu’en breton.
Le processus de révision constitutionnelle doit être lancé maintenant, seule la révision de l’article 2 de la Constitution permettra d’assurer la légalité de l’enseignement immersif. Seule la co-officialité de la langue bretonne au côté de la langue française pourra donner un véritable statut favorable au breton et à son enseignement.
Monsieur Kerlogot, assez de paroles nous voulons des actes, dans l’immédiat que l’Éducation Nationale réponde aux demandes urgentes de Diwan : contractualisation de l’école Diwan de Saint-Herblain, ouvertures de classes, versements du forfait scolaire par les municipalités…
Face aux atermoiements de l’État central, l’autonomie que nous appelons de nos vœux pour la Bretagne n’en paraît que plus urgente encore… C’est aux Bretons de décider en Bretagne de l’avenir de leurs langues, le breton et le gallo.
UDB Kreiz Breizh