Il n'est pas courant de parler ici d'art contemporain. Mais l'exposition « Terre Natale » de Raymond Depardon et Paul Virilio, qui se tient à la Fondation Cartier, à Paris, jusqu'au 15 mars 2009, nous donne l'occasion d'élargir et de mettre en perspective ce qui fait l'essentiel de notre débat sur la culture et sur sa manifestation la plus profonde, c'est à dire notre langue.
Voici une exposition qui nous parle d'enracinement et de déracinement. Ce que les auteurs appellent ici la « perte du natal » nous est présenté dans sa plus simple expression, il s'agit de donner la parole à des populations attachées à leur terre et qui expriment à leur langue un attachement singulier.
Terre Natale, Terre Fatale,
Des Yanomami du nord de l'Amazonie brésilienne à notre Terre Natale extrême occidentale, nous savons que nous appartenons à la même planète avec son corollaire qui se présente d'ores et déjà comme une offensive migratoire sans précédent !
En bref, à voir absolument, ne serait-ce que pour un « Kan ha Diskan » absolument merveilleux chanté par deux jeunes Affars du désert du Danakil, et pour la narration, en breton, de la dernière tempête en mer d'Iroise par une dame de l'Île de Sein.
Roland Guillou