Deux spécialistes de la littérature sud-africaine ouvraient les débats : Anne Dissez journaiste à RFI d''abord en Algérie puis en Afrique est arrivée lors de la fin de l'apartheid, elle connaît de nombreux artistes, romanciers, poètes, plasticiens. Sa connaissance du contexte culturel et politique du pays est très fine. Elle est accompagnée de Jean-Pierre Richard, traducteur et grand connaisseur de cette littérature.
Puis arrive le cinéaste Michael Raeburn, grand personnage débonnaire, qui raconte son enfance en Egypte, sa passion de l'Afrique et le plaisir qu'il a à adapter des romans. Il a commencé par Doris Lessing qui n'a pas supporté son adaptation. Puis il a eu un coup de foudre pour un roman écrit là assi par une femme, Marlène von NIekerk, qui décrit sans complaisance un milieu social en perdition avec ses héros du naufrage, universels, shakespeariens. L'adaptation au cinéma, sortie en 2008 a eu un grand succès.
L'après-midi démarre avec Niq Mhlongo, jeune auteur qui en est à son 2e roman. Il raconte les langues parlées dans la rue, ce mélange de langues qui l'a obligé à mettre un lexique à la fin de son ouvrage. C'est l'histoire d'un jeune étudiant qui abandonne ses études d'avocat et qui fait croire à tout le monde qu'il est réellement avocat (faux diplôme )... Il est rejoint par sa fascination pour la rue et oscille entre les deux faces de la société contemporaine, la corruption, la rue, l'aisance des classes aisées ...
Enfin, c'est le tour d'un poète prophète, son bonnet noir vissé sur la tête , Lesego Rampolokeng, né en 1965, qui a connu Soweto, les prêtres et la police, qui vit sa "conscience noire" partout, et qui réussit en anglais à donner un rythme et une musique incroyable à ses textes. Ecoutez-le. C'est son premier poème d'amour qu'il lisait à Douarnenez.