Srada : les schémas régionaux d'accueil des demandeurs d'asile en ligne
Alors que ces documents étaient réservés aux administrations, ils sont désormais en ligne, accessibles au public
Par Fanny Chauffin pour Kerne Multimédia le 28/08/17 12:23
:
Pour le citoyen lambda, la politique française de gestion des demandeurs d'asile se résume souvent à des images entrevues à la télévision : Calais, les CAO, les CRA, et les sigles qui se multiplient avec les nouvelles mesures qui s'appliquent, les "dublinés", les migrants économiques, les migrants qui fuient les guerres, les bons et les méchants...
Alors que la France acceptait 80% des demandeurs d'asile, elle en régularise aujourd'hui 20%. Les sorties de CADA (centres de demandeurs d'asile) sont donc douloureuses, avec des mises à la rue quasi-quotidiennes avec enfants et familles entières. La maire de Paris, en liaison avec d'autres grandes villes d'Europe comme Barcelone, tente à sa manière des solutions qui s'avèrent en vérité aider davantage la police que les personnes concernées...
Alors qu'en Catalogne, un million de personnes manifeste en solidarité avec les migrants, la France est bien frileuse, et accepte petit à petit des mots qu'on aurait autrefois jamais osé prononcer tels que "gestion des stocks" pour parler d'êtres humains, que l'on considère comme une marchandise déplaçable d'un bout à l'autre de l'Europe. Ici, dans la vidéo captée lors d'une table ronde des collectifs d'accueil de migrants en Bretagne, un responsable de La Ligue des Droits de l'Homme, explique à quel point la politique française ne résout rien, renvoie en Italie les migrants qui retournent vers l'enfer, et ne propose aucune solution positive en concertation avec les habitants, les citoyens, les maires qui ne demandent qu'à intégrer des personnes représentant... 0.02% de la population française.
Alors que 120 000 personnes des boat people ont été intégrées en France, plus de 200 000 réfugiés espagnols après la guerre d'Espagne (et là aussi, la France n'a pas brillé par un accueil exemplaire), quelle réaction la population aura-t-elle face à ce phénomène qui n'est pas une "invasion" pas plus qu'une "radicalisation" de la société, mais bien un problème de société et de sa capacité à réagir face à des bouleversements mondiaux ?
Youtubeuse, docteure d'Etat en breton-celtique à l'Université Rennes 2 / Haute Bretagne, enseignante, militante des droits humains à Cent pour un toit Pays de Quimperlé, des langues de Bretagne avec Diwan, Aita, GBB, ...., féministe, enseignante, vidéaste, réalisatrice, conteuse, chanteuse, comédienne amateure, responsable depuis vingt ans du concours de haikus de Taol Kurun, des prix littéraires Priz ar Vugale et Priz ar Yaouankiz, ...
Fanny vous aimez bien remuer le couteau dans la plaie .L'occident a pour devoir humanitaire et moral d'aider à atténuer la misère du monde ,mais pas de l'accueillir .Quand on voit les compromissions de certaines ONG avec les passeurs ,c'est pas terrible non plus .
(0)
yann pevar Le Mardi 29 août 2017 11:43
une bonne analyse des sous-entendus dans cet article a été exprimée par le philosophe Marcel Gauchet. Comprenne qui pourra... Les difficultés nombreuses que nous rencontrons en matière d’immigration et d’intégration me semblent relever en dernier ressort d’un problème philosophique assez simple. Problème que l’on peut résumer en première approche comme la prégnance d’une vision radicalement individualiste, au sens philosophique fort du terme : l’individualisme juridique. La prégnance de cette perspective purement individualiste rend impossible de traiter la dimension collective du phénomène. Dans l’imaginaire contemporain, l’immigré, de préférence sans-papiers, est la figure par excellence de l’individu, comme victime de la société. (…) L’horreur qu’inspire la perspective d’une pression de la collectivité sur les individus a trouvé récemment son expression paroxystique dans le rapport qu’évoquait Jean-Pierre Chevènement et dont il a fait une excellente critique, le rapport de M. Thierry Tuot, conseiller d’État, proposant une « société inclusive», concept qui, dans l’esprit de l’auteur, va bien au-delà du simple concept d’intégration, au prix d’un détournement complet du terme « inclusion ». La proposition, en l’occurrence, prend le problème à l’envers : c’est à la société d’accueil de s’adapter aux populations immigrées pour les « inclure » : non-sens sociologique élémentaire ! (…) Du côté des militants de l’immigrationnisme inconditionnel, le principe philosophique individualiste est poussé à ses dernières conséquences : en droit il n’y a que des individus et nulle société n’est reconnue. Mme Thatcher, qui l’avait affirmé il y a bien des années, a trouvé des disciples très inattendus – et très inconscients de l’être – jusque dans notre extrême-gauche qui a fait de cet aspect du thatchérisme son principe directeur. Du principe qu’il n’existe, en droit, que des individus, résulte un droit illimité d’installation de chaque individu là où il espère trouver les conditions de vie qui lui seront les plus favorables : principe de libre circulation et de libre installation des hommes, à l’instar du principe du libre mouvement des capitaux, des biens et des services. À l’arrivée, une « société des étrangers », réunissant des gens qui n’ont en commun que leurs droits, leurs contrats et leurs échanges, la fonction de la chose publique se limitant à faire respecter ces droits, les faire coexister pacifiquement et prendre les mesures nécessaires pour leur épanouissement. Cette vision est l’implicite dominant mais non assumé de l’élite dominante de nos sociétés
(0)
Jacques Le Mercredi 30 août 2017 00:00
Il y a 130 ans la gauche entrevoyait la colonisation comme un devoir pour civiliser les Africains jugés inférieurs (il n'y avait d'ailleurs pas que les Africains, les Bretons entre autres étaient aussi au programme)... un beau projet humaniste qui a déstabilisé un continent entier et qu'une pseudo-décolonisation a enfermé définitivement les peuples dans des frontières décidées unilatéralement par le colonisateur... créant difficultés, conflits mais en permettant heureusement de continuer le pillage du continent. Aujourd'hui, la gauche souhaiterait que les victimes de son humanisme soient invités en Europe car elle a un nouveau projet! Fanny ne nous parle jamais des raisons qui poussent ces jeunes à migrer. Est-ce que cela l'intéresse seulement de comprendre pourquoi des gens quittent le pays qui les a vu naître... Combien de personnes de ma connaissance me disent que la déstabilisation de la Libye se justifiait par la présence d'un dictateur, sans ressentir la moindre culpabilité face à un nombre de morts actuel ô combien supérieur à ceux du régime dénoncé... et bien sûr, une mémoire courte sur les négociations de gaz... Combien de Libye, y a t-il en Afrique...? Après tout, à quoi bon connaître les raisons, l'important n'est-il pas de montrer son ouverture d'esprit...! A si seulement les négriers bretons avaient pensés à qualifier le transport des noirs en Amérique comme un acte humaniste... Après tout, la vie dans les plantations n'était-elle pas préférables aux guerres africaines qui les avaient fait devenir esclave puis être vendus aux blancs... a leur manière les négriers étaient les ONG de l'époque, le fan club des biens pensant en moins... Étonnant comment l'histoire se répète... Que pense Fanny quand elle allume sa maison avec de l'électricité nucléaire produite par de l'uranium africain acheté à un prix défiant toute concurrence... en tout cas, pas au prix du marché ni à celui qui permettrait aux habitants locaux de vivre correctement. Idem pour le pétrole de sa voiture ou les métaux rares de son ordinateur... (beaucoup des matières premières sont africaines... et bon marché...) Fanny devrait nous expliquer clairement à combien de migrants son humanisme sera rassasier. Car dans les 30 ans à venir, la population africaine augmentera d'1 milliards de personnes supplémentaires, soit le double de la population européenne. Combien, Fanny compte en accueillir chez elle? A t-elle un jardin en rapport avec ce grand défi...? (J'espère qu'elle ne compte pas sur le jardin de son voisin...) Fanny, vous évoquez la Ligue Françaises des Droits de l'Homme... Quand vous rencontrez ces personnes quel est votre échange au sujet du financement de la scolarité des enfants bretons (vos élèves)? Vous n'ignorez pas qu'au titre d'un enseignement en breton, ils ne bénéficient que de la moité du financement nécessaire contrairement à leurs droits... Vous n'écrivez pas beaucoup d'articles sur le sujet pour réveiller les consciences... Une chose est sûre, malgré les difficultés, les jeunes Africains récupèrent leurs cultures et leurs langues bien plus vite que les Bretons... Posons-nous des questions...! Je peux me tromper mais je doute que l'avenir de l'Afrique passe par des personnes de votre sensibilité. J'ai personnellement plus confiance dans les Africains eux-même pour se sortir enfin de la situation dans laquelle les humanistes de gauche (les meilleurs alliés du capitalisme apatride et sans conscience) les ont plongés... @ Yann 4 Très intéressant et certainement très juste. Mais dans cette logique à quoi bon les pays et les états, entités administratives séparant des identités similaires...? Sauf a privilégier une oligarchie chargée de garantir le non retour à une diversité... Dans ce monde qui s'oppose au concept de peuples et de nations sur la base historique (culturelle et identitaire), la démocratie (le pouvoir du peuple) n'a plus sa place... Pas sûr que l’extrême gauche soit si inconsciente de ses alliés de circonstance...
(0)
spered dieub Le Vendredi 1 septembre 2017 15:42
Dernière nouvelle le sort des contrats aidés va être traité au cas par cas par les préfets, qui de fait vont avoir droit de vie ou mort sur Diwan L'état français s'est toujours attaqué la Bretagne de manière sournoise ,et hélas efficace , ce depuis la nuit des temps La république en soi, n'a rien à voir là dedans