Le Conseil Culturel de Bretagne s'est adressé aux Directeurs diocésains de l'Enseignement Catholique et aux évêques de Bretagne pour leur faire part de son incompréhension et de son inquiétude au sujet de l'évolution des effectifs des classes bilingues breton-français dans l'enseignement catholique de Bretagne.
La progression moyenne annuelle des effectifs a été réduite de 40 % en 2006 et 2007 par rapport aux années 2003 à 2005. Une telle évolution n'a jamais été observée depuis la création de la première classe bilingue de l'enseignement catholique en 1991. Cette inquiétude est renforcée par le fait qu'il n'y a que quatre étudiants en formation à l'U.C.O. de Guingamp. Un si faible nombre ne permettra pas évidemment de répondre à la demande. Les parents d'élèves regroupés dans l'association Dihun craignent la fermeture de classes bilingues et l'impossibilité d'ouvrir de nouvelles classes et de nouveaux sites.
Compte tenu de la situation de la langue bretonne, l'école a un rôle essentiel dans sa transmission. La responsabilité de l'enseignement catholique est donc grande puisqu'il scolarise environ 40 % des élèves du premier et du second degrés et 35 % des élèves des filières bilingues breton-français en Bretagne. Le refus d'ouvrir de nouvelles classes ou de nouveaux sites irait à l'encontre de la volonté des Bretons (plusieurs sondages indiquent que près de 90 % de la population est favorable à l'enseignement de la langue bretonne) ainsi que de celle du Conseil régional de Bretagne qui, dans son plan de politique linguistique voté à l'unanimité en 2004, a décidé de développer l'enseignement de la langue bretonne et du gallo. Ce refus serait aussi en contradiction avec les conventions internationales relatives à la diversité culturelle et avec les enseignements de l'Église.
Il serait étonnant et incompréhensible que l'enseignement du breton connaisse de grandes difficultés dans l'enseignement catholique l'année même où le programme multilingue breton mis en place par Dihun dans certaines écoles est qualifié de projet novateur et obtient le label européen des langues. Un recensement de la demande d'enseignement du breton précédé d'une information objective mettrait en évidence une proportion de familles intéressées beaucoup plus élevée qu'actuellement.
Le Conseil Culturel de Bretagne soutient les parents de Dihun qui demandent le respect d'un droit culturel élémentaire. Il invite tous ceux qui partagent cette exigence à participer à la manifestation organisée par Dihun le samedi 29 mars à 15 heures à Kemper.
Alan Le Gal
Vice président
Chargé de l'enseignement
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