En France, une tragédie vient de survenir : un enfant en bas âge est décédé de coup de chaleur, de déshydratation, dans la voiture de sa maman débordée par d'éprouvantes contraintes familiales et par son métier.
Ces exceptionnelles tragédies sont des blessures profondes pour la famille. On se souvient de ce pharmacien qui, l'an dernier, avait vécu la même chose.
La secrétaire d'État à la famille ne propose que d'étudier la systématisation d'alarme dans les voitures…
Une procédure de plus, pour maltraiter dans l'urgence un accident qui survient d'ailleurs exceptionnellement. Et donc un effet de manche de plus.
Si nous avions des élus de philosophie sociale, s'attelant sans démonstration politicienne aux vrais problèmes des familles, ils réfléchiraient aux moyens d'épauler les parents en difficulté par des avancées sociales et des propositions de nouveaux services publics, comme le SMSP, Service de Médiation et de Soutien aux Parents, pour lequel nous militons depuis cinq ans.
Un bip dans la voiture privée ? L'industrie automobile ne dira certes pas non, et des fonds publics l'aideront à mieux commercialiser. Mais quand des parents qui travaillent tous deux sont dépassés par l'hospitalisation d'un enfant, il n'y a plus aucun bip social qui se déclenche. Bien au contraire, même le personnel médical et para médical dans les hôpitaux et les cliniques est géré au mieux d'intérêts budgétaires. Alors, créer un nouveau service public d'aide aux parents, malgré le besoin social évident de tant de parents, même s'ils vivent encore unis….Et quant aux parents désunis, opposés en « justice », discriminés sur des critères idéologiques et par des procédures pseudo légales mais vraiment onéreuses.
Alors pourquoi pas un bip chaque fois que des parents artificiellement transformés en justiciables franchissent le seuil d'un tribunal, pourquoi pas une sirène quand ces parents rentrent dans un cabinet d'avocat ?
Cela serait bien plus utile, plus social, plus responsable et plus logique, ne serait-ce qu'au plan statistique, puisqu' il n'est pas question d'aider et respecter les parents en difficultés grâce à des outils sociaux novateurs, mais de les juger et les discriminer et leur faire payer des avocats non remboursés par la sécurité sociale et prenant bien plus cher qu'un médecin.
Combien d'enfants tués, de pères suicidés, de mères assassinées, à cause d'une régulation judiciaire qui procède exclusivement du management normalisateur et de l'exploitation de clientèle sans qu'aucune alternative sociale n'émerge dans un climat politique étouffant de procédures acceptées à gauche et consenties à droite dans la France du Grand Consensus Mou Ultra-libéral Dérégulé?
Combien ? Cent fois plus, mille fois plus que les tragédies d'oubli d'enfant dans les voitures.
Hier, en Belgique, un juge et une greffière ont été assassinés par un homme rendu fou.
Combien de meurtres faudra-t'il pour comprendre que ce ne sont pas des alarmes techniques qui apaisent une société elle-même en état d'alerte, poly traumatisée par ses troubles identitaires professionnels, familiaux et sociaux ?
Madame Morano, faites appliquer les conventions ratifiées par notre pays, soutenez tous les parents, respectez-les, ce serait si facile si la volonté politique était au rendez-vous. Ce serait bien plus facile et surtout plus utile que d'inventer de nouveaux bips techniques.
Et avant de créer des groupes de travail à grand renfort publicitaire dès qu'une tragédie survient, rétablissez l'ordre républicain : solidarité, liberté, fraternité sont trois mamelles qui valent mieux que vos promesses de bips. Chacune et chacun y gagnera, et avant tout nos enfants.
Mais ne changeons rien, laissons le train foncer dans le mur.
Nous avions des "Pschit"? Nous aurons des "bip"!