Il y a plus de 60 ans, le 30 juin 1941, le maréchal Pétain signait pour le Gouvernement de Vichy un décret séparant la Loire-Inférieure (devenue depuis Loire-Atlantique) de la Bretagne historique créant ainsi « un mur virtuel » qui sépare les Bretons et provoque de graves discriminations culturelles et des atteintes aux droits de l'Homme.
Ce véritable déni de justice est en contradiction avec la signature par Pierre Mendès-France pour la France, en 1955 de la Convention culturelle européenne qui fixe, entre autres, dans ses objectifs et principes « le respect de l'aire géographique de chaque langue régionale ou minoritaire en faisant en sorte que les divisions administratives existantes ou nouvelles ne constituent pas un obstacle à la promotion de cette langue régionale ou minoritaire... »
Cet état de fait est également en contradiction avec la résolution du Parlement européen du 16 octobre 1981 qui recommande aux États-Membres de " favoriser la plus large corrélation possible entre régions culturelles et structures géographiques des pouvoirs locaux ". La réunification de la Bretagne, malgré les prises de position favorables du Conseil général de Loire-Atlantique et du Conseil régional de Bretagne, les nombreux sondages en sa faveur et le soutien des Bretons est sans cesse, quelle que soit la couleur politique du gouvernement en place, reportée aux calendes.
Au moment où va être mise en débat la réforme des Collectivités territoriales les Bretons et la Bretagne courent un grave danger. En effet, le redécoupage prévu des Régions peut porter un coup fatal à leurs espérances légitimes si d'aventure le projet que certains défendent était retenu. A savoir la création d'une Région artificielle « Grand-Ouest », intégrant les Pays de Loire et la Bretagne administrative actuelle, qui repose sur la volonté technocratique de hauts fonctionnaires qui ont établi en 2003 « la carte des hyper régions des missions interministérielles d'aménagement du territoire ». Cela nierait la prise en compte des paramètres historiques, linguistiques, culturels, sociologiques et, bien sûr, économiques. Ceci serait peut être une nouvelle étape vers l'éradication pure et simple du nom de BRETAGNE.
L'association Blanc c'est exprimé, dans un courrier adressé au président de la République, en date du 4 décembre 2008, prenait acte de sa déclaration faite lors du Congrès des maires de France, dans laquelle il exprimait le souhait d'une réflexion sur une nouvelle organisation du territoire et évoquait, pour exemple, la situation de la Ville de Nantes et le fait qu'elle ait été la capitale de la Bretagne, alors qu'elle appartient, aujourd'hui, administrativement à la région des Pays de la Loire ?
L'association Blanc c'est exprimé rappelait dans son courrier ce que les Bretons souhaitent, à savoir une Bretagne ouverte, ayant recouvré sa dimension historique qui soit en mesure d'œuvrer pour son futur en privilégiant une coopération inter-régionale.
pour toutes ces raisons sachant que leur avis n'a pas été demandé aux Bretons le 30 juin 1941
considérant que « ce qu'un décret a fait, un décret doit le défaire »
nous demandons au nom de l' Histoire, de la légitimité de la cause et de la simple équité à L'ÉTAT FRANÇAIS
l'abrogation du décret signé le 30 juin 1941 par Pétain pour le gouvernement de VICHY
Des dates importantes
1956 - Arrêté réalisé au bénéfice des « Barons » déterminant les limites actuelles des Régions
1972 - Pierre SUDREAU déclare à l'Assemblée nationale lors du débat sur les Etablissements Publics Régionaux «les limites actuelles sont bien artificielles. Elles datent comme vous le savez de l'arrêté de 1956 à la mise au point duquel j'ai d'ailleurs personnellement participé. Aussi puis - je attester que le découpage de la France en Régions a été fait en fonction de considérations administratives et n'a presque jamais tenu compte des réalités socio - économiques…». Il aurait pu ajouter «ni des réalités historiques, linguistiques, culturelles, géographiques… »
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