Le gouvernement français persiste dans l'erreur avec la poursuite de la réforme des universités. Le Mouvement des Jeunes Bretons / Ar Vretoned Yaouank soutient les grèves et manifestations dans les établissements bretons d'enseignement supérieur.
Le premier point de la réforme est le renforcement des pouvoirs des présidents d'université et leur transformation en une espèce de "manager". Les Jeunes Bretons ont déjà exprimé, à l'inverse, leur soutien à une forte représentation des étudiants et des personnels dans les universités. La réforme modifie également le statut des enseignants-chercheurs. Il est significatif que l'aspect le plus positif de cette réforme soit en fait issu de l'Union Européenne et non du gouvernement français. Le décret favorise en effet la mobilité des enseignants-chercheurs en Europe. En revanche, la méthode d'évaluation que prévoit la France est clairement inadaptée. Les chercheurs sont déjà évalués par leurs pairs dans le cadre de leurs publications. L'évaluation supplémentaire que prévoit le décret se fera nécessairement sur des critères bureaucratiques et ressemble fort à un accroissement de la tutelle déjà très importante du gouvernement français sur les universités. Le problème des fortes différences de statut et donc de rémunération (parfois bien inférieure à celle d'un professeur de lycée) entre enseignants n'est également pas abordé.
Enfin, les Jeunes Bretons constatent que cette réforme, qui se produit en période de récession et de diminution budgétaire, ne pourra que favoriser les établissements les mieux lotis, qui sont, pour la plupart, à Paris ou dans quelques grandes villes françaises, mais pas en Bretagne. Les Jeunes Bretons sont favorables au principe d'autonomie des universités, qui, appliqué correctement, conduit à une meilleure qualité des enseignements et des recherches universitaires, et garantit une plus grande équité que le système actuel jacobin qui maintient la séparation entre des grandes écoles élitistes et des universités paupérisées. Mais en l'occurrence, l'autonomie accordée n'est qu'une façade permettant à l'État de se débarrasser d'une charge encombrante sans déléguer les moyens financiers ou administratifs.
La politique de l'État français ne résout en aucun cas les problèmes bien réels des universités bretonnes. Rappelons que la fameuse "université européenne de Bretagne" au titre bien pompeux, n'inclut pas l'université de Nantes, ce qui est une aberration universitaire et économique. La France fonctionne toujours sur la base du principe "diviser pour mieux régner". Les Jeunes Bretons ont une proposition alternative pour le gouvernement : nous demandons le transfert des compétences universitaires à la Bretagne réunifiée, afin que les établissements bretons, dont le potentiel est reconnu, aient enfin une chance de rayonner au-delà du carcan hexagonal.
Pour le Mouvement des Jeunes Bretons
Kevin Jezequel
Porte-parole
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