Le 12 novembre avait lieu la 5ème rencontre-débat « Faut qu'on en parle. », suite de réunions initiée par une blogueuse très suivie, Delphine Jory, plus connue sous le nom de Ladyblogue. Cette initiative est soutenue par la rédaction quimpéroise de .Ouest-France.
Le principe est analogue à ce qu'on appelle « Open Coffee » dans les milieux du numérique, et il n'est pas obligatoire d'avoir un exposé d'entrée, la parole étant laissée aux personnes présentes.
L'animation de ce jour avait pour sujet : « Entreprendre à Quimper : votre expérience » et la parole a été donnée à des responsables de nouvelles entreprises qui ont raconté leur parcours. Tous soulignaient l'importance de faire partie d'un ou plusieurs réseaux d'entrepreneurs qui pourraient les épauler.
L'un conseillait d'en essayer plusieurs, avant de se concentrer sur ceux qui correspondent, tandis que l'autre indiquait que les salariés de la Chambre de commerce et d'industrie (CCI) de Quimper lui avait été d'un grand secours, tandis que pour une personne ayant créé un « food truck », c'est la Chambre des métiers qui avait apporté de l'aide.
Cela ne pouvait que plaire au trésorier de ladite CCI qui accueillait la centaine de personnes présente dans la partie « café » des magasins d'usine d'Armor-Lux, Jean-Guy Le Floc'h, PDG de la célèbre marque de vêtements rayés (ou non) locale. Mais, les interventions ont vite porté sur une interrogation : « Quimper et la Cornouaille est-elle toujours un territoire favorable aux entreprises ?».
On a entendu des points de vue contrastés : Quimper perdrait des activités économiques et des administrations qui iraient, soit à Brest, soit à Lorient. C'est un sorte de cri d'alarme qui a été poussé sur ce sujet par la CCI de Quimper-Cornouaille, il y a quelques jours. Cependant, certains ont mis l'accent sur le fait que tout n'était pas si noir et que le milieu entrepreneurial reste à la fois bien ancré, financièrement et humainement, grâce, justement aux réseaux entre individus, si bien qu'on ne constate pas tant de rachats avec transferts des cadres que dans d'autres villes.
Un ancien élu, en charge des actions économiques de Quimper-Communauté, a insisté sur le fait que les apparences sont trompeuses et que Quimper attire son lot de mythes. Elle n'est pas la ville principalement administrative que l'on prétend. Au contraire, il y a plus emplois industriels privés par habitant qu'à Brest et Lorient. Un autre intervenant estimait que Quimper était aussi, à tort, vue comme une ville vivant essentiellement de culture.Enfin, comme autre signe de vitalité, a été mentionné "Cornoualia", le groupement d'employeurs de 150 salariés, le plus important de Bretagne.
Il reste qu'« Armor-Lux » est à la fois le navire amiral des entreprises locales, qui maintient une petite partie industrielle, mais, qui est, selon son P.D.G, une « hérésie économique », ce qui lui fait dire qu'il ne sait pas si elle vaut des centaines de millions ou 0 euros.
Il a été mentionné qu'une faiblesse de Quimper est d'avoir du mal à marcher de concert avec son environnement qui est constitué de villes « moyennes » (comprendre + de 10 000 habitants), alors que Brest et Lorient « écrasent » leur petite région. Retourner cela en avantage, grâce à une coopération, semble un impératif. L'ensemble des propos allait dans le sens de chercher sur place les armes pour se battre au lieu de se lamenter sur un passé qui n'est pas encore si noir que ça. Le TGV avec Paris à 3 heures 15 et le maintien des liaisons, même un peu plus lentes, à l'aéroport, donnent à certains des raisons de ne pas désespérer.
Christian Rogel