Procès Plévin : les témoignages policiers mis à mal
Plusieurs rebondissements ont marqué ce vendredi 10 juin l’audience du matin devant la Cour d’Assises spécialement composée.
La défense a mis en évidence les contradictions entre deux témoins policiers, Messieurs Frison, de la D.N.A.T., et Fiamenghi, de la Direction Centrale des Renseignements Généraux. L’emploi du temps de l’un des principaux accusés bretons, Monsieur Denis Riou, pour la journée du 21 septembre 1999, fait l’objet de comptes-rendus pour le moins contradictoires. Jugez-en donc ! Dans le document coté D 2441/2, déposant devant la juge d’instruction Laurence Levert, le commissaire de police Jean-Louis FIAMENGHI, adjoint opérationnel du responsable de la section opérationnelle et recherches spécialisées de la Direction Centrale des Renseignements Généraux, affirme sous la foi du serment : « Le 21 septembre, Denis RIOU est arrivé peu avant 18 heures au "Glenn More" dont il est ressorti vers 19 heures 40 en compagnie de Gérard BERNARD, lui aussi connu du service, mais qui n'avait pas été vu entrer au club. (…) Denis RIOU à bord de son véhicule s'est rendu à CARHAIX où à nouveau il est entré au "Café d'Aujourd'hui". » Le procès-verbal (cote D 1581/3) dans lequel témoigne sous serment G.L.B. en garde à vue en juillet 2000 au commissariat de la police française à Lorient (Mor-Bihan), devant un policier de la D.N.A.T., voit Monsieur Riou passer la soirée ailleurs qu’à Carhaix (Finistère) – environ 70 kilomètres séparent les deux villes : « Le mardi 21 est le jour où je suis allé mangé à la pizzeria le midi avec RIOU puis le soir an café « chez Thénardier ». Ce soir là il n’y avait personne d'autre que RIOU moi et le patron au bar que nous avons quitté entre 22h et minuit. » A la cote D 2775, on trouve la déposition de l’accusé Gérard BERNARD devant la juge Laurence LEVERT « QUESTION : Hugues RICHARD (note : celui-ci a bénéficié en janvier 2004 d’une ordonnance de non-lieu total) a indiqué que le mardi 21 septembre vous l’aviez appelé à son domicile pour lui donner rendez-vous au club "GIENMOR », local de l’association « An Daol Grenn », dont Denis RIOU s’occupait , et qu'à son arrivée, après lui avoir fait visiter le local avec RIOU et lui avoir offert à boire, vous lui aviez demandé de vous prêter son appartement, lui offrant de l'héberger pendant cette période dans votre appartement où il pourrait regarder vos vidéos. Vous l'aviez ensuite, RIOU et vous, emmené dans un restaurant pakistanais »".
Là où ça se corse, c’est que, toujours sous serment devant Madame Levert, Monsieur Fiamenghi affirme froidement ceci : « Le 19 septembre, dans la soirée, Denis RIOU a passé deux heures environ au café "Le Café d'Aujourd'hui" place de 1a mairie à CARHAIX PLOUGER en compagnie du nommé Christian GEORGEAULT, qui a pu être identifié car il est très connu de nos services et d'un homme qui lui n'a pas pu être identifié. » Cette courte phrase contient des « erreurs » énormes : 1.il n’y a, ni sur la place de la mairie, ni ailleurs dans le bourg de Carhaix, aucun bar nommé « le Café d’Aujourd’hui » ; 2.le café nommé « La Brasserie », qui est en fait celui qui correspond à cette déclaration du commissaire de police, n’est jamais ouvert le dimanche, ce dont témoigne le propriétaire et tenancier du dit bar, (et des dizaines de personnes pourront en témoigner si nécessaire), or la simple vérification d’un calendrier de l’année 1999 permet de prouver que le 19 septembre 1999 était un dimanche.
Ces faits, nous les connaissions depuis longtemps. Un procès public a commencé, nous les étalons donc devant les media et l’opinion publique, puisque ce tribunal spécial juge les accusés basques et bretons « au nom du peuple français ».
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Pour la Coordination Anti-Répressive de Bretagne, Le porte-parole, Claude Le Duigou