Désigner officiellement les coupables dès que commence une enquête est un tic qui touche les politiciens professionnels de la droite française comme la gauche plurielle.
C’est ainsi qu’avait procédé Michel Poniatowski, ministre français de l’Intérieur, immédiatement après l’assassinat du Prince de Broglie en désignant Monsieur Allenet de Ribemont celui qui en était présenté comme "l'instigateur". Aucun tribunal français ne suivit Michel Poniatowski en condamnant ce "coupable" prédésigné… L’indemnité versée par la France (c’est-à-dire, en fin de compte, par tous les contribuables !) après sa condamnation par la Cour Européenne des Droits de l’Homme dans le dossier "Allenet de Ribemont contre France" correspond à 70 années de R.M.I. pour un célibataire…
Prenant exemple sur Michel Poniatowski, Jean-Pierre Chevènement, sur TF1 le dimanche 21 novembre 1999, désignait publiquement Denez Riou , mis en examen et placé en en détention « provisoire » depuis 50 jours seulement, comme étant le chef de l’Armée Révolutionnaire Bretonne, se basant sur les prétendues déclarations faites par Gérard Bernard à la police. Ces prétendues déclarations de Gérard Bernard, mis en examen et écroué le 13 novembre 1999, s'étalaient dans "Le Journal du Dimanche" du 14 novembre 1999 qui présentait, lui aussi, Denez Riou comme "le chef de l'A.R.B." et Gérard Bernard comme son "lieutenant". Le "chef" Denez Riou vient d'être condamné à sept ans de prison par la très spéciale Cour d'Assises de Paris, le "lieutenant" Gérard Bernard en prend pour six ans…
Le même Chevènement récidivait le 25 avril 2000 devant l'Assemblée Nationale française en s'en prenant publiquement à Charlie Grall sous les applaudissements des élus "du groupe Radical, Citoyen et Vert et du groupe socialiste" (pages 3237 et 3238 du compte-rendu intégral de l'Assemblée Nationale française, deuxième séance du 25 avril 2000).
Charlie (Jean-Charles) Grall vient d'être condamné à six ans de prison par la très spéciale Cour d'Assises de Paris.
Voilà un "tribunal indépendant et impartial" dont l'arrêt de condamnation va aller droit au cœur de Chevènement, ancien ministre français de l'Intérieur, et peut-être aussi à celui de son actuel remplaçant.
Pour ne pas être en reste, la calamiteuse Marylise Lebranchu concurrencera avec constance les violations de la présomption d'innocence des militants indépendantistes bretons commises par son collègue Chevènement. « Les dernières arrestations concernent des gens impliqués dans un vol d'explosifs qui ont fait des morts en Bretagne et en Espagne », avait –elle osé déclarer dans le Journal du Dimanche du 24 décembre 2000, justifiant ainsi la mise en garde à vue de plusieurs dizaines de personnes dans des conditions infâmes, la plupart de ces personnes n’ont jamais été poursuivies… Elle avait persisté dans la même voie le 27 janvier 2001 devant les membres de l’association « SOS-Attentats » (dont le siège est situé dans des locaux du Ministère français de la Défense) réunis en assemblée générale.
De plus, comme le faisait alors remarquer publiquement le porte-parole de l’Union Démocratique Bretonne (gauche régionaliste), interrogée par le « Journal du Dimanche » (24 décembre 2000) sur la revendication d'un rapatriement en Bretagne des militants indépendantistes bretons incarcérés en région parisienne, « la ministre de la Justice a fourni cette réponse pour le moins choquante: «Lorsque ces personnes auront été condamnées, nous pourrons étudier les demandes de rapprochement avec les familles ». L'extravagance du propos, qui plus est venant de la ministre en charge de la justice, n'a semble-t-il été relevée par aucun média. Il est donc de notre devoir de rappeler que dans un Etat démocratique, toute personne est présumée innocente jusqu'au jour de son jugement. Anticiper la condamnation des personnes actuellement poursuivies comme l'a fait Madame Lebranchu constitue une intervention politique d'une extrême gravité dans une affaire en cours d'instruction. » Le procès du vol d’explosifs de Plévin vient de se terminer à devant la très spéciale Cour d'Assises de Paris.
Voilà un "tribunal indépendant et impartial" dont l'arrêt de condamnation va très certainement aller droit au cœur de la socialiste Marylise Lebranchu, ancienne ministre française de la Justice…
En lien avec tous les autres acteurs du soutien aux militants indépendantistes bretons, la Coordination Anti-Répressive de Bretagne prendra toutes les initiatives pour développer le soutien aux militants indépendantistes bretons condamnés.
Dès ce soir, à partir de 18 heures 30, un rassemblement se tiendra à Carhaix, place de la Mairie.
Les grands ne sont grands que parce que nous sommes à genoux, levons-nous!
Pour la Coordination Anti-Répressive de Bretagne, (voir le site) Le porte-parole, Claude Le Duigou.