AVEL
Evel-se e komze an avel …
Me zo an hini a oa, an hini a zo hag an hini a vo…
E mare an anaoz hag e mare pep ragnarök e oan.
Araok an araok e c’hwezen… Ma alan a sarac’he, setu skuilhet ar gomz a-dreuz an netra, an digenvezh.…
Ar bed a c’helle kregiñ.
Krouet e oa ar mor, ha c’hwezet m’eus war ar mor …
Krouet e oa an douar, ha c’hwezet m’eus war an douar…
Bras eo deuet ar bed da vezañ, setu eo bet red din kaout mevelien…
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AN AVELIOÙ
dav oa din genel avelioù nevez…
Krouet m’eus ar pevar avel : Kornog ha reter, Sterenn ha kreisteiz, hag o mevelien bras : Gwalarn ha Biz, Mervent ha Gevred, ha kalz a re all uveloc’h.
Evit kaout buhez, red e oa kaout liammoù etre douar ha mor.
Gant ma holl nerz em eus bountet dour ar mor betek kreis an douaroù en ur kleuziañ sterioù don ha frouezus.
Kalz a anevaled a ganas en dourioù ar sterioù- se.
Lod oa tonket dezho distreiñ d’ar mor da vevañ, ar re all oa tonket dezho mont da vevañ en douar pe war an douar ; lod a jome etre daou, etre dour ha douar.
N’o doa ket a anv al loened-se, setu dav din sevel an awen gant ma alan tener.
Da gentañ oa bet anvet an eoged, ar silioù , ar c’helaouennoù hag ar raned .Tu oa bremañ d’an anevaled all dont war well, an den a zeuio kalz diwezatoc’h…
Goude anvioù an anevaled e oa savet ar Yezh, ha tu oa d’an den genel.
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VENT
Ainsi parlait le vent…
Je suis celui qui était, celui qui est, celui qui sera…
A l’époque du chaos et au temps de chaque ragnarök j’étais.
Avant l’avant je soufflais… mon souffle bruissait, c’est ainsi que le verbe se répandit à travers le néant, le désert…
Le monde pouvait commencer.
La mer fut créée, et j’ai soufflé sur la mer…
La terre fut créée, et j’ai soufflé sur la terre.
Le monde devenait grand, il me fallut des serviteurs…
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LES VENTS
Il me fallut engendrer de nouveaux vents :
Je créai les quatre vents : vents d’ouest et vents d’est, vents du nord et vents du sud, et leurs grands valets noroît et nordet, suroît et sudet, et beaucoup d’autres encore bien plus humbles…
Pour faire naître la vie il fallait relier Terre et Mer.
De toutes mes forces j’ai poussé l’eau de la mer jusqu’au cœur des terres en creusant des étiers profonds et féconds.
Beaucoup d’animaux naquirent dans les eaux de ces étiers.
Pour vivre certains devaient retourner à la mer, les autres devaient aller vivre dans la terre ou sur la terre ; d’autres restaient entre deux, entre terre et mer.
Ces animaux n’avaient pas de nom, il me fallut pousser l’inspiration de mon tendre souffle.
Furent ainsi nommés d’abord les saumons, les anguilles, les sangsues et les grenouilles. Les autres animaux pouvaient à présent apparaître, l’homme viendrait bien plus tard.
Après les noms des animaux s’élabora la Langue, et l’homme pouvait naître.
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"Poème inédit"
Robert GOUZIEN, poète est né à Robiner en Plomeur en 1950 où il demeure. Licencié de Lettres modernes, Licencié de Breton et de Celtique, PLP Lettres Histoire, Certifié de Breton, sociétaire SACEM depuis avril 1991 et Passionné par son Pays Bigouden.
Membre du collectif Les Plumes du Paon (voir le site)